Pousse-moi un peu que je recule…

| Billet invité | La vision à long terme? C’est peut-être jusqu’à début septembre. Celle a moyen terme? Jusqu’à lundi à tout casser. Et le court terme? C’est jusqu’à ce soir… On vit dans un monde de fou et on devient de plus en plus zinzin. Lorsque j’observe l’agitation sur les marchés, je me dis qu’on aurait meilleur temps de tout arrêter, de ne plus investir dans rien, de revenir au troc pur et simple et d’oublier l’argent papier. Tout cela ne sert à rien. De plus, lorsque j’écoute la ribambelle de présidents de la FED (ils sont tout un tas à donner joyeusement leur avis ces jours) s’inquiéter des questions de l’entrée en vigueur éventuel du «tapering», j’ai envie de sauter dans le lac.

Pour faire simple, la FED décide d’envoyer ses sbires les uns après les autres devant la presse en leur donnant comme seule mission de dire chaque jour le contraire de ce qui a été dit le jour d’avant. En fait Bernanke n’a peur que d’une seule chose: que les marchés s’emballent dans des proportions telles que tout le système devienne complètement fou et incontrôlable. Il ne peut se le permettre. Cela rendrait à néant tous les efforts entrepris depuis 2009.

Pour en revenir aux termes dans le temps, le moyen terme pour moi représente toujours un horizon de cinq ans. Pas de deux jours. Et dans cinq ans, nous vivrons dans un monde autrement plus compliqué que celui d’aujourd’hui. D’ici là, la bourse aura explosé à la hausse, rappelant à tous ceux qui l’ont oublié comme une bulle peut enfler dans sa phase finale. Ensuite, on se rappellera de l’effondrement de la bulle technologique en 2000 (qui se rappelle encore de cela?). Cette fois, ce sera l’effondrement des sociétés qui gèrent des sites hautement géniaux, voire complètement INDISPENSABLES, et qui ne servent en fait à rien (c’est vrai qu’il est très important de poster sur Facebook la photo de son chat qui dort avec sa couverture rose sur une plage espagnole…). Et d’ici là, l’once d’or aura explosé à la hausse. Contre vents et marrées, contre l’avis de tous, je suis simplement bullish sur l’or. Ce sera la seule chose qu’il nous restera hormis quelques monnaies stables comme le franc suisse.

Car à force de parler de la FED et des discours parfaitement débiles de ses multiples présidents, on en oublie de parler d’économie. Et moi j’aime bien en parler justement. Du réel. Pas du virtuel. Merci beaucoup pour l’Europe et pour tous ceux qui ne s’en seraient pas rendu compte, l’économie a tapé le fond. La descente est terminée et la consolidation sur des niveaux assez faibles s’effectue en ce moment même. La récession est donc terminée. Certes le chômage ne se résorbera pas, plus jamais d’ailleurs. Mais l’économie va à nouveau croître. Mollement, mais elle va croître ces prochains trimestres. Pendant quelque temps encore, nous allons donc sagement oublier le surendettement des Etats et profiter de parler de croissance n’est-ce pas François? Du côté US, le grand délire se perpétuera par l’augmentation de l’endettement des consommateurs. La FED, même si elle décide de réduire quelque peu et temporairement son aide à l’économie (cela fera plaisir aux Républicains), ne pourra cesser complètement d’assister son économie en péril. Car rappelez-vous d’une chose: Bernanke VEUT de l’inflation et ce à n’importe quel prix. Réduire le chômage c’est bien. C’est joli. Ça fait plaisir au peuple et aux politiques d’en parler. Mais le vrai but de la FED, c’est de créer de l’inflation! Il n’y a qu’à ce prix, ainsi que de dévaluer le dollar, que l’Amérique prolongera sa lente agonie en direction de la faillite.

Je me marre toujours autant lorsque je lis des commentaires d’analystes qui se positionnent sur le dollar. Ils ne voient que ça. LA MONNAIE de référence pour toujours. Quelle illusion. Quelle stupidité. Quel aveuglement. Je n’en reviens pas. Car le dollar, couplé à la dette américaine qui deviendra hors contrôle d’ici à quelques années, sera le déclencheur de l’effondrement du système. Dans mes précédents billets, je reviens de manière régulière sur l’action de la FED en pariant qu’en fait elle ne sera plus jamais en mesure de cesser d’imprimer de la monnaie. Non pas pour soutenir l’économie, mais surtout pour refinancer la dette du Tresor. Et quitte à me ridiculiser, je persiste dans mes propos à penser que contrairement à ce qui est dit et écrit un peu partout, la FED devra augmenter, et non réduire (même si elle le fera peut-être temporairement pour calmer ceux qui croient que c’est la voie à suivre) son soutien à l’économie.

Il y a en outre un petit signe qui me dit que je ne suis pas forcément complètement à côté de la plaque. Car en lisant le dernier commentaire de la BoE, et bien que l’économie anglaise ne soit pas si en mauvaise posture que cela, on y découvre que justement, la BoE étudie la possibilité d’augmenter son soutien à l’économie en cas de besoin. Hors langue de bois, cela veut juste dire que ce sera le cas cet automne déjà! Comme pour l’Amérique, les Anglais ont eux aussi besoin de…??? Vous avez suivi ou bien vous dormiez? D’inflation…


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