Bernanke: l’essentiel de son discours

| Billet invité | Bernanke a parlé ce soir. Sans rire. Vous avez bien lu. C’est ce soir qu’il s’exprime. Mais ce qu’il va dire est assez simple en fait. Suis-je prophète? Surtout pas. Mais le décodage s’avère somme toute assez aisé.

Les différents gouverneurs américains s’expriment depuis quelques semaines dans la presse. Et le message qu’ils délivrent est limpide: « Si l’économie américaine continue de se reprendre, nous ajusterons les mesures exceptionnelles mises en place ». Bien sûr l’objectif est louable et c’est ce qu’ils ont appris durant leurs études dans leurs bouquins archaïques retraçant le passé. Mais dans les faits, il n’en sera rien. Couper le robinet des liquidités engendrerait un phénomène dont ils n’aimeraient pas trop parler: le refinancement de la dette américaine. Au-delà des bonnes intentions, il faut bien constater que la FED ne peut plus stopper son programme de rachat d’actifs. Car au-delà de toute bonne intention, au-delà des chiffres du chômage et de la croissance économique, tout resserrement de la politique monétaire s’avère simplement impossible. Qui achètera la dette américaine? Car à bien y regarder, nous ne sommes ni plus ni moins dans un schéma typique de Ponzi. Le surendettement des Etats Unis en est à ce point, à la limite de la faillite. En fait c’est déjà la faillite. Car sans la FED, la Réserve fédérale américaine ne pourrait plus refinancer sa dette.

Autre mise au point. Certains comparent le début des années 1980 avec ce qui se passe à présent. Ils nous disent qu’en fait, la bourse ne pourra plus rien faire d’autre que de monter. Comparaison très hasardeuse principalement sur un seul point (et c’est le thème de ce billet): l’interventionnisme des banques centrales. Personne, absolument personne ne peut dire ce qui se passera. Car dans les années 80, non seulement il y avait de l’inflation et des taux qui n’étaient pas à zéro, mais il n’y avait surtout pas de Bernanke qui pédalait comme un con pour imprimer des billets…

A court terme, la bourse peut continuer de monter. Nous sommes en effet et je ne cesse de le marteler de vivre la plus grosse bulle financière de l’Histoire. Mais derrière il n’y a rien. On nous dit que l’économie se reprend. Soit. Sacrée croissance et quel effet sur l’emploi surtout! Non mais sans rire. De qui se moque-t-on, n’est-ce pas François?

Les billets, imprimés à gogo, serviront tôt ou tard à allumer votre feu de cheminée, lorsque nous nous réfugierons dans nos chaumières de peur que le ciel ne nous tombe sur la tête. En attendant, comme par hasard, je lis un peu partout qu’il faut absolument vendre de l’or, que ce métal est devenu comme par hasard en quelques semaines complètement ringard et qu’il faut surtout s’en débarrasser! Foutaises que cela. Car lorsque la dette des plus grands Etats devra être restructurée et que les billets ne vaudront plus rien (donc notre épargne non plus), restera encore et toujours l’or! Et ce sont les mêmes salopards qui osent écrire qu’il convient de le vendre qui vous l’auront acheté!

Bernanke a parlé ce soir. Il nous dira que tout va bien mais qu’il ne peut « provisoirement » pas encore alléger l’aide apportée à l’économie. En fait, c’est un provisoire qui dure et qui ne peut plus changer. Seuls les singes n’ont pas encore compris cela.


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