| Billet invité | C’est enfin là! Ce que j’écris dans mes billets depuis belle lurette se passe enfin. La presse, comme par hasard dans son ensemble, s’exprime unanimement sur la vision des marchés et constate que les petits investisseurs, lisez les pauvres, sont enfin de retour sur les marchés.
Le jeu du bonneteau tourne à présent à plein régime. On lit partout des exemples de petits porteurs qui trouvent à chaque fois la bille cachée sous la coquille. Tout le monde gagne! Les majors commencent à saliver. Grâce aux pauvres, leurs gains en seront simplement décuplés. Imaginez leur joie: cela fait 5 ans qu’ils sont investis et qu’ils attendent l’envolée finale vers les sommets. Leurs gains seront faramineux. N’ayons aucune crainte pour eux. Ils sauront sortir du marché lorsque l’heure de la retraite aura sonné. Les pauvres, quant à eux et comme d’habitude, perdront tout. La machine ne peut que s’emballer. Grâce aux banques centrales qui continuent l’impression de monnaie, le système ne peut faire faillite. Les États-Unis poursuivent leur croissance tirée depuis août 2012 par le redémarrage du marché immobilier. Quant à l’Europe, le deuxième semestre verra enfin apparaître un semblant de stabilisation, mettant au réduit pour quelques temps les soucis et les mauvaises nouvelles.
Ne soyons pas dupes cependant. Tout ceci n’est qu’illusion. La base du système reste tronquée car assise sur un amas de dettes pourries. La restructuration de la dette n’est pas encore pour demain. Mais lorsque la bulle éclatera, le choix n’épargnera personne. Il n’existera plus rien pour empêcher ce que les politiques n’ont pas eu le courage de faire en 2009: remettre les compteurs à zéro. Nous aurons ainsi perdu une génération. Un mal pour un bien?
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