| Billet invité | Allô docteur c’est grave? Pensez-y bien. Je vous répéterai à l’envi que nous vivons la plus grosse bulle boursière de l’Histoire. La vraie, l’unique, celle qui nous marquera au fer rouge et dont nous parlerons encore longtemps, comme celle qui a fini par annoncer la 2ème guerre mondiale.
Vous pensez que je suis fou? Vous pensez que ça puisse paraître ringard de se ménager un lopin de terre pour y cultiver quelques légumes? Vous avez peut-être raison et pourtant, je sais que cela se passera. Il ne peut en aller autrement.
Regardez donc et cessez pour 30 secondes de consulter votre téléphone portable. On y va ensemble. Les accords de Bâle III sont repoussés. La grande messe européenne, qui avait pourtant juré il y a 5 ans de devenir un modèle de gestion budgétaire afin de restaurer les finances publiques, proroge à tous vents aides financières, délais de remboursement et facilités financières. Vous avez connu les subprime et les CDS? Aucun souci, ceux-ci ont été avantageusement remplacés par les ETF: le summum du n’importe quoi. Et maintenant reste le meilleur qui se déclenche gentiment: la guerre des changes! Si chaque banque centrale se met en tête de financer à taux 0 les emprunts de son propre État et de dévaluer sa monnaie pour raviver sa compétitivité, on n’est pas sorti de l’auberge. On va sombrer dans une folie qui n’a d’égal que notre propre démence.
Comme par hasard les médias mondiaux clament en cœur que le temps est venu d’investir en bourse, après 5 ans de hausse! Quelle hypocrisie. Les braves gens, lisez les pauvres, délaissent à présent les obligations d’État qu’ils ont payées très cher et qui n’ont rien rapporté pour acheter des actions qui sont devenues déjà très chères. Et pourtant ils le font! L’être humain n’apprend jamais de ses bêtises passées. Inlassablement, il répète les mêmes erreurs. Et cela se vérifiera encore une fois. Les gens se seront fait plumer en acceptant d’acheter à prix fort des obligations qui en réalité leur ont coûté de l’argent, pour ensuite se faire à nouveau plumer car ils auront lu les journaux.
Le monde court à sa dérive. L’argent gratuit continuera à alimenter les marchés artificiellement durant quelques années encore jusqu’à l’apparition finale de l’inflation. D’un autre côté, les tensions politiques se feront gentiment sentir entre les États qui subiront le plus la dévaluation compétitive de leurs partenaires commerciaux. Les peuples n’en pourront plus. Les politiques, qui rappelez-vous savent écouter leur peuple quand ça les arrange, saisiront cette chance pour entrer en guerre. Les dettes les étoufferont tellement qu’ils n’en auront plus le choix: foutu pour foutu!
Le présent, c’est l’euphorie du gain, du crédit facile, des taux bas, les eaux calmes de l’Atlantique par une belle nuit claire. Demain, c’est le chômage qui ne se résorbe pas, l’absence de croissance et le retour de l’inflation. Après demain, ce sera les tensions entre les États suite à la fuite en avant menée par les banques centrales. Juste insoutenable. Et pour finir, ce sera la guerre. Aucune chance d’y échapper. Un petit coin de terre pour planter quelques légumes vous disais-je… Ce pourrait être au final l’investissement le plus rentable pour vos vieux jours.
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