Point de retournement pour 2013?

| Billet invité | Les mesures d’assainissement prises par les États portent à présent pleinement leurs fruits. Les États s’enfoncent dangereusement en récession et le chômage tutoie des sommets. Fidèles à leur réputation, les politiques se félicitent des « progrès » en cours. Les Anglais par exemple, par la voix de M. Osborne, vantent les avancées spectaculaires entrevues grâce à leur politique restrictive. A tel point qu’aucun retournement de situation n’est prévu avant 2018. Plus que 6 ans à attendre et on y sera…

S’avouer à soi-même que l’on se trompe reste l’une des choses les plus difficiles à réaliser pour un être humain. M. Cameron préférera faire souffrir son peuple plutôt que d’oser avouer qu’il s’est trompé. Fort regrettable mais malheureusement ainsi. La planche à billets garantira à ceux qui s’en occupent un job très sûr. Aucun risque de chômage de côté-là!

A présent nous y voici. Les mesures budgétaires ont plongé les pays de la zone Euro en récession. Le chômage continuera d’augmenter et la « croissance négative » continuera d’augmenter pour finalement se stabiliser l’an prochain. Les États seront aux abois, coincés entre des charges qui ne cesseront d’augmenter (politique sociale dépassée) et des rentrées fiscales qui ne cesseront de se réduire. Aucune chance de se relever ainsi, ce d’autant plus qu’il n’existe aucun plan de relance digne de ce nom en Europe. En attendant, la BCE veillera sur les corbillards bancaires qui, bien qu’ils referont d’excellentes affaires (c’est déjà le cas maintenant), se verront délester de tous bénéfices au gré des programmes de « participation volontaire » aux efforts de restructuration de dette.

En bref, de croissance il n’y aura pas. Les dettes continueront d’augmenter et aucun État ne parviendra à équilibrer son budget. Et comme l’Euro ne peut être dévalué, l’inflation ne se manifestera que dans les rêves de M. Draghi. Ah si seulement ces messieurs disposaient d’un peu de courage et s’entendaient pour faire faillite ensemble…

Je terminerai ce billet en pointant mon regard sur les États-Unis. Bien que moribonds également, surendettés, ce sont à nouveau eux qui montrent la voie à suivre. Le dollar continuera à être dévalué grâce à l’impression de monnaie. Ainsi redeviendront-ils compétitifs. Très compétitifs. A tel point que fleurira ces prochaines années un « made in USA » sur un nombre croissant de biens et produits. Les États-Unis préparent activement la réindustrialisation de leur pays. Là est l’avenir et ils l’ont bien compris. M. Obama a compris que son peuple doit redevenir fier d’être américain. L’endettement élevé du pays lui permet de cautionner l’activation à outrance de la planche à billets sans essuyer de critiques. Il n’a aucune intention de réduire la dette monstrueuse de son pays pour l’instant. Comprenez-le bien. Cette dernière est sa plus fidèle alliée…

L’année 2013 sera excellente pour nos amis américains. Et comme d’habitude, ici en Europe, nous serons « émerveillés » par leur capacité de résilience. L’esprit de Keynes est passé par là et il a toujours raison. Les Européens le comprendront ces tout prochains mois, lorsqu’ils constateront que l’Amérique retrouvera une croissance digne de ce nom alors qu’eux, au contraire, seront embourbés dans un immobilisme qui les caractérise si bien.


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