La dette, moteur de notre système…
en Suisse aussi !

| Billet invité | Que ne ferait-on  pour obtenir un crédit? En Suisse comme partout ailleurs, tout fonctionne uniquement grâce au crédit. Rares sont les particuliers ou les entreprises qui en sont quitte. Et pour les bienheureux qui se croiraient en train de planer au-dessus de la mêlée, force est de constater que leurs partenaires d’affaires en sont souvent dépendants.

De timides voix s’élèvent pour dire que le marché hypothécaire est assis sur une bulle qui menace d’éclater. C’est juste. Et pour une fois, rendons grâce à UBS qui nous avertit d’un risque. Mais ce qui est effrayant, ce n’est pas tant le dégonflage progressif de la folie immobilière ambiante, mais bien des conséquences sociales désastreuses qui s’en suivront.

La croissance du marché suisse a surtout été nourrie par la construction d’appartements en PPE. Ces nouveaux propriétaires ne sont pas devenus les nouveaux riches de notre pays. Ce sont des gens appartenant à la classe moyenne, bien sous tous rapports, qui ont bénéficié du crédit quasi gratuit ainsi que de l’aberration de la loi sur le 2ème pilier qui permettait à ceux qui le souhaitaient d’y puiser l’essentiel de leurs fonds propres. Tant mieux pour eux. Tant mieux aussi pour les banques qui ont nourri un marché obnubilé par une croissance sans limite. Tant mieux encore pour toute l’industrie liée au bâtiment.

Mais attention à demain. Le premier établissement bancaire qui prendra peur en réévaluant la valeur des biens qu’il a financés enclenchera un tourbillon. Nombre de ménages habitués à disposer d’un revenu confortable verront subitement le rapport charges (pour rappel les charges ne sont pas uniquement composées des intérêts, mais également des amortissements et des charges courantes) /revenus devenir soudainement insoutenable. Ce processus entraînera une correction du marché, de gros soucis pour les banques et à terme une catastrophe pour les finances publiques qui devront prendre en charge la retraite des futurs expropriés qui n’auront pas réussi à renflouer leur deuxième pilier.

L’Europe et les Etats Unis focalisent l’attention depuis de longs mois. En parallèle, la Suisse est souvent louée aux anges pour sa gestion. Un peu d’humilité serait cependant la bienvenue avant d’aborder une année 2013 qui sera à n’en pas douter friande en rebondissements.


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