L’impasse totale

| Billet invité | Les uns après les autres, les États qui ont décidé d’instaurer des mesures d’économies afin de balancer leur budget en font le constat. Cela ne marche pas. La réponse à la crise financière de 2008 n’est pas appropriée, que ce soit pour la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Italie, l’Espagne et récemment l’Angleterre. Le fait que cette dernière ne soit pas dans la zone Euro n’y change rien. La bonne vieille méthode de la planche à billets n’apporte pas non plus d’effet significatif. Une bulle de liquidités oui, mais qui ne sert à rien, car non absorbée par l’économie réelle qui n’en a pas besoin.

Les États-Unis commettront-ils la même erreur ? Les Républicains, qui défendent mordicus l’instauration d’une politique budgétaire restrictive, vont au devant d’un été particulièrement chaud. Défendre une vision qui est en train de plonger l’Europe non plus en récession, mais en grave dépression, deviendra un exercice périlleux. M. Obama peut se réjouir. Ses adversaires se seront coulés tout seuls sans qu’il n’y soit pour quoi que ce soit.

Que se passera-t-il en Europe ? La situation est la suivante : des États surendettés sont maintenus sous perfusion grâce aux gigantesques émissions de dette souscrites en grande partie par des banques-poubelles qui elles-mêmes ne fonctionnent plus que grâce à la politique accommodante de la BCE. De ressources il n’y a plus. De budgets équilibrés il n’y a plus. Restent les dettes étatiques qui augmentent sans cesse, le revenu des travailleurs qui stagne, les impôts qui augmentent et l’épargne qui ne rapporte plus rien.

Les modèles économiques que nous connaissons ne fonctionnent plus. Plus rien ne pourra relancer la croissance car les moyens n’existent simplement pas. Et de grâce qu’on ne me parle pas d’un plan « Marshall » financé je ne sais trop comment avec je ne sais quoi. Sera-t-on assez fou pour mettre en mains des politiques (ceux-là même qui sont responsables de la gestion chaotique des finances publiques) de l’argent en leur demandant de le gérer aussi bien que ces trente dernières années ?

Accepter qu’en continuant ainsi on n’y arrive pas représenterait idéalement le premier pas en direction de la refonte du capitalisme. On s’en trouve encore loin car les peuples ne se soulèvent pas. Les Européens semblent résignés. Ils acceptent de vivre à la manière d’un patient dans un couloir de la mort en attendant l’injection létale.


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