L’inutile focalisation sur la Grèce

Chacun a ses problèmes à régler. Dans un couple, en famille, au boulot, dans les loisirs, chacun doit veiller à trouver son propre chemin. Il peut se faire aider, se faire conseiller. Mais au final, dans une épreuve, on se retrouve à chaque fois tout seul. A devoir évaluer, sous-peser, digérer, décider. Ce qu’il y a de surprenant dans tout ce qui se passe actuellement sur notre planète, c’est que TOUT le monde n’a en bouche que le mot GRECE qui résonne. Nous nous occupons TOUS de savoir ce qui se passera dans ce petit pays. Que serait notre existence si tout le monde devait se mêler des affaires des autres? Nous ne ferions que cela!

Que ce soit au niveau du FMI, de la Banque mondiale, de la BCE, des grands sages européens, des visionnaires américains, il n’y a donc plus que cela qui compte: le sort de la Grèce. Alors je ne dis pas qu’il est faux de vouloir s’occuper de quelqu’un d’autre, ou d’un pays, ou d’une épreuve particulière à surmonter. Mais de là à monopoliser l’attention de la planète entière, c’est une erreur.

Que font tous ces dirigeants le reste du temps? Prennent-ils encore le temps de dormir? Quelle énergie apportée à la croissance? A la lutte contre le chômage des jeunes? A l’environnement? A la recherche? A la restructuration du système et au changement de mode de vie que l’on devrait adopter? Force est de constater qu’il n’y a rien. Toute l’attention est focalisée depuis trop longtemps sur un seul et unique objectif et c’est un gâchis. Thomas Veillet, blogueur aux aguets et brillant dans sa vision des choses, énumérait il y a peu qu’il faudrait finalement juste prêter aux Grecs le pèze qu’il leur faut, à taux zéro, avec un remboursement possible sur 800 ans. Ses propos étayent exactement les propos de ce billet. On est à côté de la plaque à vouloir régler une situation qui n’est plus réglable autrement que par un défaut complet.

Je m’interroge en outre sur le fait que l’être humain cherche constamment, et surtout en termes de politique, à protéger ses propres fesses contre tout, quitte à mentir sans arrêt, quitte à proposer des conneries. Et le plus important semble être de surtout ne pas perdre la face. Quitte à faire tout faux. Faire tout faux? Mais on s’en fout. Le plus important, c’est de ne rien changer à une trajectoire, même si on se rend compte qu’elle est complètement aberrante.

L’été approche. Les piscines se sont remplies. Elles n’attendent plus que les baigneurs et la chaleur. Qui aurait eu l’idée de remplir le bassin olympique de Tramelan avec une seringue? Personne. Et c’est pourtant bien ce qu’on essaye de faire avec la Grèce. On tente de régler la chose en n’acceptant simplement pas le fait qu’il faudrait pouvoir disposer d’un gros tuyau avec une grosse pression d’eau. Comme pour remplir une piscine. Mais puisque c’est à la seringue qu’on a décidé de poursuivre la manœuvre, je crains beaucoup qu’on n’en ait pas fini de sitôt. Quitte à oublier tout le reste…


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