Made in China… is it over??

Ce message s’adresse à nos amis chinois et l’auteur de ces lignes pourrait bien être le syndicat très fictif des Grands Patrons Occidentaux.

En un mot: merci! Merci, chers amis chinois, de nous avoir permis de nous en être mis plein les poches durant si longtemps. Grâce à votre docilité, à votre obéissance innocente, à votre espoir d’une vie meilleure et à votre misère, à votre sens de l’honneur, nous avons pu développer nos affaires au-delà de toute espérance. Durant tant d’années, vos taux horaires dérisoires nous aurons permis de décupler nos marges. Rassurez-vous, vos efforts n’ont pas été vains puisque nous avons retenu tous ces bénéfices pour nous et pour quelques actionnaires privilégiés. De notre consommateur? Nous ne nous en soucions guère, comme du vôtre d’ailleurs. Nos clients ont continué de payer très cher des produits qui ne nous coûtaient presque rien pendant que vous, pauvres travailleurs stupides et avides de richesse, vous avez accepté de travailler sans relâche, jusqu’à l’épuisement, souvent en acceptant de perdre toute dignité et de vous couper de votre famille. Car au final, pour un père, accepter de ne voir ses enfants que durant le nouvel an chinois ne regarde que vous, pauvres idiots, tout comme il vous appartient d’avoir accepté d’être logés dans des clapiers insalubres.

A présent nous aimerions, en plus de vous dire merci, vous dire au revoir. Votre pays est bousillé, votre nature détruite, votre ciel bouché. Chez nous, les automobilistes peuvent encore circuler. Chez vous, ce sera bientôt interdit lorsque petit à petit, vous vous mettrez à périr peu à peu tant vous aurez pris soin de votre qualité de vie, de votre nature, de votre air. Donc oui, sans regret, au revoir! Car nous, Occidentaux, détestons ce qui ne nous sert plus. Vous, chers Chinois, à force de ne plus accepter de travailler comme des bêtes, vous nous desservez à présent et surtout, mais alors surtout, vous êtes simplement devenus trop chers à force de revendications. Aussi… bye bye… Le Vietnam et le Bangladesh semblent intéressés à présent par l’esclavage, à garnir nos coffres, à gonfler les poches de nos actionnaires.

A vous, chers Chinois, nous vous laissons à présent un pays en friche, insalubre, criblé de dettes. Nous disons aussi merci à votre gouvernement d’avoir accumulé des réserves de change astronomiques en dollar qui ne valent dans les faits absolument rien, si ce n’est d’être à la merci de ceux qui vous ont ruiné et exploité durant tant d’années. Made in China? Place au musée…

En sus de ce message, quelque peu provocant j’en conviens volontiers, il y a encore quelque chose que je ne me lasse pas de répéter. En 2006, dans ses billets du journal Le Temps (quotidien suisse), Emmanuel Garessus relatait timidement l’envolée des crédits aux Etats-Unis. Il faisait état d’une envolée d’un nouveau type de crédits: les subprime. Bien entendu, en 2006, deux ans avant l’effondrement des marchés, ses colonnes n’ont pas suscité beaucoup de réactions. La bourse montait et personne n’avait envie de lire pareille ânerie.

Un parallèle à aujourd’hui? On lit, ci et là, que la Chine pourrait connaître de sérieux problèmes d’endettement, que son système est complètement opaque et que personne ne connaît vraiment la vérité. Il n’empêche que les articles concernant la dette chinoise se multiplient. Et similitude à 2006, personne n’y prête la moindre attention. La bourse monte ou bien???