Le défaut de paiement comme solution?

| Billet invité | A juste titre, mes plus fidèles critiques me rappellent périodiquement le ton noir de mes billets. Je les remercie de leur bienveillance. En même temps, je suis obligé d’admettre que je ne m’autorise pas à être aussi tranchant que je le souhaiterais, soucieux de n’égratigner aucune classe sociale, ni aucune croyance, et respectueux que je suis de la diversité d’opinion.

Si jusqu’à présent je ne me suis jamais permis d’apporter quelconque esquisse de solution à la résolution de la crise de l’endettement des pays européens et des Etats Unis, c’est bien parce que je ne ferais que reprendre la seule proposition qui me parle émise par quelques économistes éveillés qui n’ont pas peur d’écorcher l’opinion publique. Je n’en tire donc aucun mérite. Je précise que cette proposition est suggérée depuis de nombreuses années et qu’il n’y a à priori rien de neuf sous le soleil.

Pour faire bref, la solution avancée est celle d’un défaut concerté des Etats. Cela veut simplement dire qu’un beau dimanche, on nous annoncera que les dettes émises par certains Etats ne seront plus que partiellement remboursées, que certaines banques seront nationalisées et que les citoyens, riches et pauvres, seront plumés d’une manière ou d’une autre (épargne saisie, nouveaux impôts, taxes relevées, prestations sociales abaissées, etc).

Le quiz du jour à présent. Quel est le politique assez givré qui osera porter de manière officielle ce message devant son Parlement alors que l’Europe compte déjà 19 millions de chômeurs? La solution précitée, connue et étayée depuis plusieurs années, est pourtant reprise périodiquement mais parfois très discrètement par certaines personnalités désirant soudainement apaiser leur conscience. N’hésitez pas à écouter Juncker… C’est toujours intéressant d’écouter quelqu’un qui sort de la secte politique.

La solution d’un défaut concerté fait peur. C’est la moins noire des solutions. En même temps, elle n’a aucun risque d’être appliquée prochainement. Cela équivaudrait aux politiques à l’ego surdimensionné et aux intérêts divergents de reconnaître que cela fait six ans qu’ils se prennent pour des saumons qui tentent de remonter une rivière infestée d’ours. Oser espérer un redressement des finances publiques en traînant un paquet de dettes pareil, qui soit dit en passant ne fait qu’augmenter, me paraît assez farfelu. Ce d’autant plus que la croissance, dans cette configuration-là, n’a aucune chance d’émerger des catacombes.

En fait, c’est un peu comme si le gaucher que je suis émettait l’idée saugrenue de devenir meilleur que Lionel Messi en me chaussant de palmes. Sans rire. Même avec Ovomaltine ça n’irait pas mieux…


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