On rentre la tête et on se dit que ça va passer

Je ne sais pas vous mais je n’aimerais pas être à la place des personnes qui subissent les ouragans. En ce moment, les oreilles sifflent chez beaucoup de monde. Peut-être une nouvelle maladie infectieuse qui semble se propager accompagnée de puissants vents. Rentrer la tête dans les épaules ne sert pourtant pas à grand-chose. Les girafes n’y arrivent d’ailleurs pas mais pour d’autres raisons. Pour parler local, prenons le cas de M. Maudet. Un grand classique du cinéma politique. Ceux qui veulent sa peau jouent la montre. Plutôt que de le scalper sur la place publique, on lui retranche peu à peu toute fonction, toute responsabilité. Officiellement il reste en place mais ne peut plus rien faire, tout en espérant que ce monsieur prenne son courage à deux mains en annonçant son retrait de scène théâtrale. Un grand classique. Et comme toujours dans ces cas-là, l’homme politique blessé s’accroche à dire qu’il va tenir bon, qu’il ne va rien lâcher, que l’affaire qui lui colle aux basques n’entache en rien sa capacité à assumer sa fonction. On nie toujours. Ensuite on accepte de lâcher un peu et on se défend. Et plus on tente de se justifier et plus on s’enfonce.

Un autre gugus qui commence gentiment à sentir sa tête s’enfoncer dans ses épaules c’est notre ami Trump. Manafort s’est mis à table, invité qu’il a été par M. Mueller. C’est dingue je n’en reviens pas. Il semble que la perspective soudaine de devoir passer ses prochaines 812 années en prison ne l’enchante guère. Pas étonnant qu’il commence à se dire que le met proposé par le procureur lui semble être au final une bonne idée de repas de fête. Ensuite il y a les monnaies qui s’enfoncent. Si bas qu’on ne distingue bientôt plus leur tête du tout. Le réal brésilien s’est enfoncé de plus de 20% face au dollar depuis le début de l’année, sans parler du peso, de la livre turque et tant d’autres comme le Venezuela. Il paraîtrait que les Allemands qui ont conservé leurs brouettes d’avant-guerre font de bonnes affaires. Tout le monde parle de bourse, des cours qui sont et vont encore plus au ciel, mais on ne voit pas ce qui se trame du côté des monnaies. Ça va faire mal dans le commerce extérieur. Un complet déséquilibre est en train de naître et personne ne s’y attarde. Un peuple qui ne peut plus rien acheter se prépare à des temps particulièrement durs. Adieu les sacs Vuitton ou plus simplement l’achat d’un iPhone.

Mais dans la presse à scandale on continue de parler de crash, alors qu’on n’y est pas du tout. Je n’ai toujours pas vu cette fameuse période d’exubérance complète qui caractérise la fin d’un cycle. Juste rien. On grappille pourcent après pourcent, tout tranquillement. Et en même temps on contemple du coin de l’œil, pour ceux qui n’ont pas encore rentré la tête, l’effondrement des monnaies des émergents. Peut-être en sera-t-il autrement cette fois-ci. Peut-être vivra-t-on le premier crash de l’Histoire annoncé. J’en doute. Du côté de l’inflation les chiffres des States sont sortis. Vous devinez ? Elle n’existe simplement pas. Hors alimentation et pétrole, c’est 0.1% de hausse. Ça fout les jetons. Et maintenant quid de la FED? On relève les taux pour contrer davantage cette inflation galopante ? La fin d’année s’annonce ma fois super passionnante, un peu comme un match de vétérans. On a tout le temps de laisser l’action se dérouler, un peu comme l’ouragan qui risque de décoiffer le cinglé aux cheveux oranges. Il se déplace à 8 km/h.

Être à même de déceler les opportunités c’est très difficile quand on a la tronche enfoncée dans les épaules. Pas facile de regarder ni à gauche ni à droite. Et pourtant c’est du côté des monnaies que cela se joue. Les plus habiles s’y précipitent. Je ne serais pas surpris que Buffet y soit déjà, lui qui a pour habitude d’aller à contre-sens de tout, avec le succès qu’on lui connaît. Et lorsqu’il en parlera, tout se sera redressé. Les déséquilibres finissent toujours par passer. Comme un ouragan.


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