On s’asseye sur la tête et on contemple tout à rebours

Yellen, notre mère à tous, a parlé hier soir. Elle a dit tout juste je suis content. Les taux ne montent pas, mais monteront quand même légèrement cette année. Enfin peut-être. Vouloir prédire cela revient à vouloir affirmer avec certitude qu’il ne neigera plus d’ici à fin juin à La Chaux-de-Fonds. C’est simplement impossible. Car rien ne se passe comme prévu cette année. Les marchés ont corrigé puis se sont bien repris. Ce qui n’était pas prévu, c’est l’ascension progressive de l’or noir puisque le baril devait aller à $1.00 au moins, et pas forcément à $40.00 comme il en prend le chemin. Alors si vous me lisez régulièrement, vous savez où je suis investi. Les commodities, l’or et surtout pas les actions qui sont trop chères. Il n’est pas trop tard pour prendre le train, mais il faut y aller! Car lorsque les journaux cesseront de prédire un baril à $0.01 et qu’ils parleront d’un prix de baril qui pourrait encore monter, c’est que le baril aura peut-être déjà atteint $100.00. C’est toujours comme ça, avec les analystes, les experts, les journaux. Ils vous disent ce qui s’est passé hier et il leur faut des plombes pour reconnaître un changement de tendance. Et comme je dispose d’un esprit parfaitement contrariant, quand on me dit que là c’est sûr il faut acheter, je fais en général exactement le contraire. Donc le pétrole, c’est un achat, de même que les minières.

Ensuite nous avons les actions (je le reconnais, je n’arrive pas à changer de sujet car parler d’autre chose que de bourse est je crois encore plus enquiquinant) qui sont engluées au plafond. Attention à des niveaux pareils. Rien ne justifie ces valorisations tout bonnement débiles. L’Everest c’est haut. Mais quand un illuminé vous dit qu’il a découvert une autre montagne sur Googlemaps qui est plus élevée encore, il faut se méfier. Alors on a beau nous prédire depuis des semaines une rechute des marchés (donc si on nous la prédit c’est qu’elle ne se passera pas comme prévu), pour le moment on reste croché à l’avion solaire de Piccard et on prie que le soleil brille jour et nuit pour ne pas devoir atterrir en urgence sur l’aérodrome de Courtelary. En bref, la correction elle viendra, mais comme d’habitude, personne ne la verra venir.

Dans des moments pareils, moi je vous suggère de vous installer tranquillement pour quelque temps dans une cabane au Canada et de la transformer en cabane à sucre. Ensuite, pour bien irriguer vos neurones qui ne comprennent plus rien à ce monde fantaisiste de la finance, vous vous installez sur la tête et vous contemplez la nature à rebours. C’est un peu cela qui se passe en bourse. Tout est faussé et aucun manuel en « économie retournée » n’a été publié à ce jour. Pour s’en sortir, il s’agit juste de penser « non conventionnel » et de continuer à vous dire que, dans votre cabane à sucre, il faudra bientôt aussi imaginer une façon de récolter la sève des érables à rebours!

 


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