Le crash haussier?… c’est pas tout normal en ce moment

Les temps sont difficiles pour les grands prédicateurs, y compris pour moi, même si je me classe plutôt dans la catégorie des charlots. Je n’ai jamais vu cela depuis 30 ans. Les titres du luxe sont toujours les premiers à dévisser lors d’un début de crise. Ils entraînement ensuite, en principe, le reste des titres quelque temps plus tard. Mais c’est vrai et il serait bien de me le rappeler, les temps que nous vivons depuis 2009 sont extrêmement bizarres, pour le moins perturbants. Tous les repaires ont volé en éclat et même les meilleurs se plantent royalement. Roubini et Faber prédisent le prochain crash depuis 2009. Cela fait donc 8 ans qu’ils sont complet aux fraises, comme Bill Gross d’ailleurs. On nous prédit aussi un crash tous les 3 jours depuis 4 ans, avec articles à la clé dans à peu près tous les journaux sérieux. Sauf que le crash et si on y réfléchit bien, il a bien eu lieu. Mais à la hausse!

Décembre a été marqué par deux discours de MM Biver et Hayek. Tous deux l’ont dit: 2017 sera meilleure car les ventes repartent. Richemont a licencié et continue de le faire. Swatch, fidèle à son modèle anticyclique, a continué de fabriquer et de se préparer pour la suite sans rien toucher à son personnel, confiant en l’avenir. Ce qu’il faut constater, c’est que la chute des titres du luxe a bien eu lieu, mais le reste n’a pas suivi. Et depuis quelques semaines, ces derniers s’orientent à nouveau clairement à la hausse. Feu de paille? Bien malin pour le dire et ne comptez pas sur moi pour prédire la suite. Le fait est que, comme nous vivons un monde bizarre, il ne serait pas exclu que nous nous trouvions devant un nouveau cycle de… hausse, après des années où les bourses ont fait du surplace, comme endormies sur une paroi avec le vide en-dessous. Or rien n’a dévissé, et il semble bien que les marchés soient décidés à se hisser encore un peu le long de cette paroi aussi lisse que celle de l’Eiger. That’s the question now: si les titres comme Swatch ont le potentiel de quasiment doubler, quid du reste? Je relève encore que les minières sont bel et bien en train de redevenir des top pick et que ces dernières se trouvent devant un nouveau cycle de hausse. Mais personne n’en parle et c’est normal. Les journaux en parleront lorsqu’elles auront doublé comme à leur habitude. Donc à pile ou face, en fonction de ce que je comprends, je dirais plutôt que 2017 sera une joyeuse année boursière pour qui sait se positionner. Je vous parlais de Porsche il y a quelques mois. Le titre a pris 30% depuis et s’approche gentiment des EUR 60.00, en direction des EUR 100.00. Il n’existe aucune raison valable pour que ce titre ne franchisse pas cette marque tôt ou tard car ce dernier dispose d’un formidable potentiel de rattrapage, because of dieselgate.

Trump n’est décidément pas comme tout le monde. Il ne sait que s’exprimer en brusquant et en créant la polémique. Le langage lissé et réfléchi, merci très peu pour lui. Les pharma dégustent plein pot les mots léchés et choisis par le président hier soir. La seule chose qui est certaine avec lui, c’est qu’il est et va rester complètement ingérable dans sa communication. Impossible de prédire quoique ce soit avec ce dingue. Attention: slippery road ahead! La différence avec les autres présidents? Il est tout aussi incapable que ceux qui « savent parler ». La seule différence, c’est que lui sera capable de roter bruyamment en plein repas présidentiel sans que cela ne lui pose aucun sentiment de honte.

Ensuite il y a le mouvement haussier des taux qui s’est enclenché, avec un timide retour de l’inflation. L’or tente de facto un rebond et il est encore trop tôt pour dire si c’est l’amorce d’un retournement de tendance. J’aimerais bien y croire. J’aimerais bien me dire que les marchés sont bien partis pour nous faire vivre énormément d’excitation ces prochaines années avec hausse des bourses, hausse des taux, hausse de l’inflation, hausse du prix de l’or. Le taré que je suis pense que c’est possible. Peut-être fallait-il la nomination d’un fou comme président pour qu’il se passe quelque chose de fou. Et si l’on continue de nous prédire un crash, c’est qu’il n’y en aura pas. Et si les marchés continuent de monter, il est encore un autre marché où il y a plein de fric à faire: les devises. Si la confiance qui sévit actuellement perdure, je vois bien le franc suisse perdre de sa splendeur face à quelques bonnes monnaies, comme le dollar australien par exemple.

Reste le sujet de la dette… Mais qui parle encore de ce sujet ringard? On y réfléchira dans quelques années, lorsque les taux seront remontés quelque peu. Car très vite les Etats se rendront compte qu’ils se trouvent devant un problème insoluble. Mais de cela pas question d’en parler maintenant car pour le moment le pèze ne coûte rien. On verra en temps voulu. Ce sera déjà assez tôt d’y penser lorsque soudainement, un grand argentier se rendra « soudainement » compte qu’il ne peut pas honorer le remboursement d’un emprunt.

 


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