Etre fondamental : c’est has been pour le moment

On se bronze déjà sur une plage? Plein de temps devant soi? Comme c’est agréable n’est-ce pas de sentir le sable filer subtilement entre ses doigts, avoir l’impression qu’enfin on ressent la vie pleinement après s’être sacrifié à la tâche durant tant de mois. L’autre bonne nouvelle, c’est que vous allez économiser des sous, même si en général les vacances ça coûte. Pas besoin d’acheter la presse. Cela ne sert à rien. Elle vit le même cauchemar que les marchés financiers dans lesquels il ne se passe rien. Les cours restent suspendus par les bretelles à une altitude vertigineuse en attendant qu’il se passe « un truc ». Un truc qui ne vient pas… Et qui tient à bout de bras les marchés? Vous devinez?

C’est Mme Yellen, alias notre Mère nourricière. Grâce à elle, vos vacances n’en seront que plus décontractées. Qu’il se passe n’importe quoi sur cette Terre, ce n’est pas important. Les nouvelles ne sont plus importantes car nous sommes dans un nouveau monde. Celui du contrôle absolu. Celui de la maîtrise sans faille. Madame Yellen maîtrise le plus important: le flux d’argent (le printing), les taux, le crédit. Et tant qu’elle ne bouge pas le petit doigt, ce qui ne se passera ni demain ni après-demain, vous pouvez poursuivre la construction de châteaux de sable en vous abandonnant pleinement à l’instant présent.

Pas besoin d’acheter la presse disais-je. Si vous me lisez régulièrement, vous serez gâtés car j’ai beaucoup à écrire. Mes vacances canadiennes en Alberta m’ont offert le ressourcement souhaité. Beaucoup à dire sur beaucoup de sujets intéressants. En revanche, rien à dire sur les marchés comme je l’avais indiqué dans mon dernier billet. C’est devenu inutile, has been. Nous nous concentrerons sur autre chose: du réel. Pas les marchés. Le fondamental que je suis, qui reste volontairement en grande partie hors de ce marché de dupe, reste convaincu d’une chose. Dans la vie, quand on est à côté de ses pompes, tôt ou tard l’existence se manifeste pour opérer le grand rééquilibrage.

Cela fait 5 ans que les journaux écrivent encore ce qui se passe. Cela ne fait aucun sens et pourtant ils continuent de relayer un semblant d’infos. Cela fait 5 ans que François Leclerc, sur le blog de Paul Jorion, poursuit avec grande compétence ses reportages fouillés sur « la crise », alors qu’elle n’existe pas dans le monde de Yellen. Même si son travail d’information reste remarquable, il reste malheureusement vain. Cela fait aussi 5 ans qu’il ne sert à plus rien d’apprendre économiste. C’est has been. Savoir lire une nouvelle économique et l’analyser ne sert plus à rien non plus. En fait, il n’a jamais été aussi simple, que l’on soit démuni ou riche n’y change rien, de vivre aujourd’hui. Le pire que l’on puisse faire, c’est poursuivre la quête du fondamentalisme qui n’est plus à la mode. La mode? De nos jours, elle est plutôt chiante. Ce sont les créations Yellen qui sont la référence. La même mode pour tous. Du crédit pour le haut du corps, des pantalons imprimés de dollars pour les jambes, et l’inscription « taux zéro » cousue sur les souliers.

En fait, reporter le présent, c’est vouloir s’obstiner à vouloir vendre des chapeaux alors que plus personne n’en porte.


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