On critique les bourses, et surtout ceux qui jouent avec du pèze qu’ils n’ont parfois pas (comme ils sont vilains). C’est juste. On critique tous ces vils spéculateurs (sont-ils vraiment des vilains?) qui s’en mettent plein les poches et qui spéculent même sur leur propre mère. C’est juste aussi. On critique encore tous ces ultra riches (on est forcément un vilain si on est riche?) qui ont leur ticket d’entrée quelque part et qui bénéficient d’informations privilégiées pour devenir encore plus riches. C’est encore juste. Et la question qui tue: est-ce que le consommateur lambda, le clown de service sans le sous comme vous et moi (on n’est pas des vilains nous alors?), est-ce qu’il agit différemment?
En octobre 2014, le cours de VW était à EUR 150.00. Il est EUR 148.00 ce matin. Donc à priori un investissement qui ne rapporte rien, mis à part les dividendes reçus. Que s’est-il passé entre deux? On pourrait penser rien du tout. Et c’est bien cela qu’il est intéressant de constater. Le titre s’est envolé jusqu’à EUR 262.00 pour ensuite s’effondrer à EUR 86.00 suite au scandale du diesel. Merci pour VW ses ventes ont repris du poil de la bête, même si certains marchés continuent de souffrir. Mais le scandale du diesel appartient déjà au passé, sauf dans les provisions qui sont encore actives au bilan de la société. Pour le reste, le consommateur a déjà passé l’éponge. VW continue de vendre des voitures de qualité et qui sont devenues comme par magie… bien moins chères! Et le gentil consommateur il fait quoi? Il achète VW.
Qu’on tire sur les spéculateurs ne me dérange pas. Mais au final, je constate qu’on l’est tous un peu, car les pauvres aussi achètent VW visiblement. On cherche les bonnes affaires et la morale… la morale… on en fait quoi? La morale ne tient que si le portemonnaie suit. Et le portemonnaie qui se vide moins que prévu reste une sensation très agréable à vivre. On en redemande en fait. VW restera et pour longtemps le premier groupe mondial. La gigantesque restructuration mise en place et la mue profonde qui est en train de se produire renforcera ce groupe. C’est à cela que sert une crise. On en profite pour faire un gigantesque toilettage (les gentils syndicats se la bouclent et les patrons ont toutes les justifications du monde pour faire passer leur plan de restructuration). Les ventes de VW en 2016 ont déjà augmenté. L’offensive de charme se poursuit aux States avec le salon de Detroit. Le Tiguan version 7 places sera une réalité en Europe l’an prochain. Et parions que ce SUV séduira un sacré nombre d’adeptes car il sera fonctionnel, pratique et… pas cher.
J’en oubliais presque l’essentiel: le diesel. Le diesel? Il pollue bien plus que l’essence c’est un fait. Seulement le prix de ce carburant se situe à peine au-dessus du prix de l’essence et parallèlement, les véhicules fonctionnant au diesel ont vu leur prix chuter. Et là encore, conscience environnementale ou non, vous regardez votre portemonnaie. Surtout quand vous roulez beaucoup et que vous savez qu’un moteur diesel va vous faire économiser au minimum 20% de consommation par rapport à un moteur essence. L’électrique? C’est pour après-demain. Pour le moment on en parle beaucoup et ça progresse bien. Mais tout cela reste marginal. Les marques ont compris qu’on parle d’elles dans les journaux si elles s’expriment sur le développement de moteur électrique. Donc en fait, peut-être que les coûts du développement de l’électrique n’apparaissent pas forcément dans la rubrique « investissement » du bilan mais peut-être bien dans le compte de pertes et profits sous la rubrique « frais de marketing »… Je dis ça je dis rien… Et pendant ce temps, VW continuera sa marche en avant. Ce titre reste un achat, même au cours actuel, même s’il a déjà performé de 75% depuis son plus bas.
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