La désertion s’intensifie

| Billet invité |  Dans mes récents billets, je reviens régulièrement sur un thème qui prend gentiment de l’amplitude: la monnaie. Je disais récemment que tant que le peuple maintiendra sa confiance en la monnaie, la panique sera évitée.

Mais il est des signes qui ne trompent pas, preuve en est donnée par Coca-Cola. Cette multinationale vient en effet de décider de faire retirer son titre de la bourse en Grèce, là où elle est reste pourtant implantée physiquement. Le choix opéré par l’entreprise d’opter pour l’ouverture d’une succursale à Zoug (en Suisse) ainsi qu’une cotation à la bourse de Londres pourrait surprendre. Or il n’en est rien. Coca-Cola anticipe simplement le pire. Non seulement elle ne souhaite pas devenir l’esclave d’un pays, donc la Grèce, qui risque de faire défaut, mais elle en plus elle choisit de s’affranchir du risque de l’euro. Et si la Grèce abandonnait l’euro au profit de la drachme? Les conséquences en seraient désastreuses pour les actionnaires. Et comme une entreprise vit de et pour ses actionnaires, la démarche paraît tout sauf saugrenue.

Le maître-mot de ces prochains mois sera celui-ci: la confiance. Et la monnaie représente cette confiance, au-delà de l’état des finances, au-delà de l’état de l’économie. Perte de confiance accordée à la monnaie équivaudra à des peuples affolés. Une monnaie qui illustre le doute équivaudra à des files d’attente devant les banques. Une monnaie qui se dévalue et qui n’offre plus que misère et incertitude équivaudra à augmenter le risque de conflits, de fuite de capitaux et de désertion.

Le dollar et l’euro jouissent encore de la confiance du monde économique. Mais il est des signes qui ne trompent pas et qui clignotent tels des avertisseurs tout sauf anodins. Coca-Cola anticipe l’avenir. En choisissant la livre sterling, l’entreprise choisit une certaine sorte de sécurité. Au moins est-elle assurée, grâce à la Bank of England, que la monnaie ne disparaîtra pas. Le fait qu’elle soit libre de mouvements (lisez la capacité d’imprimer de la monnaie comme bon lui semble) assure à Coca-Cola un risque limité sur ce plan-là. Mais pour conclure, qu’il devient difficile de choisir entre deux pestiférés. L’euro et le dollar ne représentent plus que l’illustration de la dérive budgétaire et de la politique du sauve qui peut.


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