Risque d’avalanche: degré 5

On peut se faire tous les dessins qu’on veut. Pour l’instant, il neige et il neige dans les Alpes, et rien n’indique que la couche de neige tombée fonde de sitôt. En fait, il y a tellement de neige que le degré de risque d’avalanches se trouve désormais tout en haut de l’échelle. A tel point que des routes sont biffées de la carte, des villages coupés du monde. On se pose beaucoup de questions car dans les faits, on est en plein hiver. Ça va durer encore un moment ou bien? Rien n’indique que ci et là d’importantes avalanches pourraient se déclencher, même si c’est probable. En fait, tout peut très bien se passer, sans casse aucune. Mais personne ne le sait. Un fou furieux en liberté qui décide dans un moment d’égarement d’aller prendre un verre de schnaps sur une corniche pour admirer la vue et tout démerde… avec la montagne qui vous tombe sur la tronche.

La bourse en est exactement au même point. On regarde la neige tomber et on croise les doigts pour qu’aucune coulée de neige ne se déclenche toute seule sans prévenir. Pour le moment ça tient. Les clowns de Washington jouent dans la cour d’école à coince-coince pour une histoire de budget. Vu comme ça c’est vrai que ça ne fait pas vraiment paniquer. On sait bien que les Etats-Unis ne peuvent que s’endetter davantage pour soutenir leur train de vie. Sauf que tous ces débiles cravatés tiennent les rênes des USA et qu’en plus, leur président adoré sera justement à Davos. Et à Davos il y a aussi de la neige en quantité… Pourvu que Trump ne veuille pas se mettre à faire de la luge…

Le fameux « risque » d’avalanche dont je parle est là: dans les mains des Américains. Car Trump est justement le type capable de décider de faire du hors-piste alors que de grands panneaux interdisent de le faire. Je lis de plus en plus d’articles écrits certainement par des gens très intelligents qui nous disent que les marchés peuvent péter à tout moment. Mais qu’en même temps ça devrait encore monter! En ce moment, la seule chose qui compte, c’est de faire copain avec ses propres nerfs afin de pouvoir dormir. Ceux qui sont investis, même à des niveaux pareils, doivent pouvoir rester dedans le plus longtemps possible. Le feu d’artifice lancé, qui monte et monte sans arrêt, devrait avoir raison des derniers hurluberlus qui sont restés cash. A force de voir la fusée qui s’éloigne et de la lumière qui scintille tout partout, ils finiront par capituler. Cette phase hystérique n’est pas encore venue et il m’étonnerait beaucoup qu’il en soit différent cette fois-ci.

En prenant ma longue-vue et en examinant l’horizon, je vois déjà 2019. Et en 2019 il va se mettre en place ce qui aura été décidé en… 2018. Les politiques de normalisation des banques centrales vont se mettre en place cette année déjà, au niveau prises de décisions. Et si l’inflation encore frémissante se matérialise dans les faits, on va gentiment monter les taux. Donc pour prendre la fusée, c’est maintenant ou jamais, pour les plus courageux. Ou les têtes brûlées c’est selon. Le fait que les prévisions boursières 2018 toutes roses soient pareillement unanimes m’exaspère au plus haut point. Ce serait la première fois depuis 2008 que le consensus des analystes verrait quelque chose. Je n’y crois pas une seconde. On nous prédit la hausse perpétuelle des marchés durant toute l’année. C’est impossible. Je pense que la phase « capitulation » est proche, avec des marchés qui vont s’emballer, comme la neige qui est tombée ces derniers jours. Ensuite il faudra serrer les fesses, garder ses nerfs encore un peu. Ensuite c’est sauve qui peut… Soit parce qu’une avalanche est déclenchée par un irresponsable, soit parce que des mines sont posées de concert ou qu’une avalanche d’avalanches soit déclenchée en même temps. Et ensuite on reparlera très vite de la dette qu’on a complètement oubliée. Et la dette, si les taux remontent un peu trop vite, ça va vite donner un sacré casse-tête non pas à l’économie, mais aux politiques désabusés. Et si les Etats peinent non pas à boucler leurs budgets mais parce qu’ils peinent à emprunter ça nous donne quoi? Avalanche!


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