Comme toujours on n’a rien vu venir

Les crashs annoncés, ça n’existe pas. Rien ne nous laissait supposer que ce virus mettrait à terre l’entier de la planète en quelques semaines. Comme en 2008 avec les subprime, on a tout d’abord complètement minimisé, pour ensuite s’avouer que oui, problème il y avait. Et là c’est tout pareil. Tout d’abord quelques problèmes en Chine, ensuite ailleurs. Les marchés ? En chute libre. New York a encore perdu 10% la nuit passée. Même si la crise est grave, même si les conséquences sur l’économie seront sévères, même si les pertes humaines ne sont pas à négliger, il me semble pourtant que tout est complètement exagéré. Complètement disproportionné lorsque je vois les sanctions sur les marchés. On est devenu complètement débile !Tout y passe. Les bonnes sociétés, la base, se font laminer comme toutes les autres, notamment celles qui ne servent à rien, comme Netflix. Et cela est complètement irrationnel. Un peu comme lorsqu’on constate qu’un orage va arriver et qu’on déciderait de faire appel à l’armée immédiatement pour dresser une tente de secours bourrée de solutions de désinfectants au cas où.

Ce qui me choque un peu dans ce que l’on vit, c’est l’importance que l’on donne au non-essentiel. C’est-à-dire toute l’industrie du divertissement, et particulièrement le sport (qui est devenu un divertissement), ou encore les voyages non essentiels. Lorsque nous vivons pareils événements, on se rend compte à quel point on est complet à côté de nos baskets. Du sport, on s’en fout en pareilles circonstances. Cela remet un peu l’église au milieu du village, même si je déteste les églises. Nous sommes un peu ces enfants de 4 ans à qui on retire un joujou à deux balles et qui vous pètent un plomb en plein milieu d’un magasin. Eh oui Liverpool sera champion d’Angleterre ce soir puisque tout sera annulé.

Cette crise, ascendante, non encore véritablement matérialisée (on est ko debout), offrira je l’espère énormément d’opportunités. Le retour au Bio, au commerce local, à l’épicerie de quartier, ça c’est l’avenir. Produire et manger local. Peut-être saisira-t-on l’opportunité de nous dire que les fraises en plein hiver en provenance de je ne sais où, eh ben ça suffit. Que c’est un non-sens. Peut-être apprendra-t-on également que tout vouloir, à tout moment, en toutes saisons, n’est pas quelque chose de viable sur le long terme, et qu’il n’est pas nécessaire de devoir envoyer du Pet en Inde par tanker qui pollue écologique. Peut-être réapprendra-t-on ce que le mot « privation » voudra dire. Peut-être se rendra-t-on compte que notre comportement dicté par le « tout, tout de suite » n’est qu’un accident temporel de l’Histoire et qu’il est grand temps de nous recentrer. Peut-être voudra-t-on bien se rendre compte que l’Humanité doit s’arrêter pour réfléchir, développer autre chose, réduire ses attentes, consommer moins, voyager moins. Ça c’est le message que le virus nous transmet. En revanche pas sûr que tout le monde capte bien ce qu’il se passe. Lorsque je vois les préoccupations des entraîneurs sportifs pour la saison prochaine, je me dis qu’on a encore du chemin à faire. On s’entraîne cet été ou bien ???

En 2008, les banques centrales avaient fait le job. Elles avaient permis de répondre au monde car il s’agissait d’un élément avant tout financier. Mais là elles ne peuvent juste rien. L’effet FED, BCE ou BNS, juste nada. La crise sanitaire est au-delà de cela. Et de toute façon, la BCE ne sert à rien en temps normal. Peut-être encore une nouvelle occasion de se rendre compte que l’Europe telle qu’elle fonctionne… ne fonctionne pas. Hier soir le Roi a parlé et c’était complètement délirant. Ce virus a au moins cela de bon. Les débiles qui se cachaient et passaient encore incognito ne peuvent plus cacher leur incompétence.

Les crashs ont cela de bon: c’est les soldes ! C’est la très bonne nouvelle avant le week-end. Nestlé ne vendra plus jamais rien, puisqu’ils nous vendent à manger et à boire. Novartis et Roche ne vendront plus jamais aucun médicament. Plus personne n’achètera une belle Omega. Plus personne non plus n’assurera sa voiture contre un accident. Et bien entendu, plus personne n’achètera jamais un nouveau téléphone portable !


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