Il me tardait depuis quelque temps de revenir sur un sujet dont j’ai une vague idée. Cela fait 3 ans que je l’écris: le marché suisse se prend les pieds dans le tapis. Pour avoir l’audace d’écrire cela aujourd’hui pas besoin pas d’avoir fait de grandes études, car même les journaux l’écrivent. Il y a 3 ans, on me prenait pour un fou alors que ça construisait de partout. C’était THE place to be! Aujourd’hui c’est différent. Les prix baissent absolument partout et… de trop nombreuses constructions arrivent encore sur le marché. Tout baisse presque partout en Suisse, sauf autour de Zürich et Genève. Pour faire simple c’est cela qu’il faut retenir. Les prix des villas chutent, les appartements en PPE peinent à se vendre (les appartements continuent d’être trop cher et les acheteurs ne trouvent plus facilement de financement) et les locataires se frottent les mains. Non seulement ils ont le choix de déménager où bon leur semble à présent, mais en plus les loyers baissent. Non pas tant en raison de la faiblesse des taux, mais surtout en raison de la concurrence. On trouve à présent de tout à peu près partout.
Ce qu’il y a d’embêtant, enfin ça dépend pour qui, c’est que le mouvement de lente correction ne fait que de prendre de l’ampleur. La cascade est en pente douce et quand on connait la capacité d’un marché comme l’immobilier à se retourner, c’est un peu comme si vous décidiez d’arrêter un pétrolier lancé à toute allure en essayant de le freiner avec une pagaie. Quand une tendance est lancée, on en a facile pour 10 ans. Le facteur externe qui risque d’accentuer encore plus le phénomène est l’immigration. Là aussi un grand classique comme l’arrivée des travailleurs italiens et espagnols dans les années quarante. C’était une vague. L’immigration en Suisse est en baisse et il n’y a aucune raison pour dire qu’elle va repartir. Donc moins de gens pour peupler les appartements vides, plus d’offre en même temps, donc bobo. Et comme ça construit encore un peu partout, on n’a pas fini de rigoler. Les prix en sont là. Ils sont comme le skieur qui prend le premier virage de la descente de Wengen. Ensuite ça prend de la vitesse et la piste est la plus longue du circuit. Lire la suite →