La salade grecque du… Brexit

Cette semaine s’annonce passionnante. Tout d’abord, il faut savoir que Trump est occupé chez lui puisqu’il va passer son temps à regarder l’eau monter au Texas. La bonne nouvelle dans tout cela, c’est qu’il est quitte de dire des débilités sur d’autres sujets et qu’on a toutes les chances de passer une agréable semaine. Ensuite et comme prévu, les super banquiers se sont réunis à Jackson Hole pour ne rien dire. Cela démontre bien qu’ils n’ont aucune idée de ce que l’avenir nous réserve et qu’ils ne contrôlent rien du tout. Le super tanker est immobilisé en plein canal de Suez et il n’a aucune idée de quel côté se diriger. Et comme il est amarré à des dromadaires, pas dit qu’il avance facilement lorsqu’on leur dira de faire quelque chose. Un dromadaire, ça reste extrêmement têtu!

Passionné de com depuis de longues années, je reste stupéfait de l’incapacité de l’être humain à communiquer en situation de crise. La com, c’est au bureau en général qu’on utilise ce terme. Dans un couple, on appelle ça le dialogue. Et en politique on appelle ça de la diplomatie. Le but de la com? C’est pouvoir se parler, exprimer ses points de vue à l’autre en respectant les siens (et non pas en l’invectivant), pour ensuite chercher un compromis. Ça c’est dans un monde idéal, quand tout le monde est de bonne foi, quand le climat est détendu et respectueux. Sauf que dans la pratique c’est un peu différent. En fait, on n’y arrive rarement et les échecs foisonnent malheureusement.

Si l’on prend le théâtre du Brexit, la reprise des discussions entre les british et l’UE s’étale sur toute la semaine. Ils discutent c’est déjà bien. Mais quand on regarde d’un peu plus près les sujets, on prend tout de suite conscience que de véritable dialogue il n’y aura pas. La seule chose qui intéresse les british, c’est de pouvoir négocier l’accession au marché commun qu’ils sont en train de perdre. Les british au pouvoir ont compris que là était le nerf de la guerre, tiens donc. Ils aimeraient pouvoir faire comme ils le souhaitent, fermer les frontières, mais en même temps pouvoir continuer de commercer avec l’UE comme jusqu’à maintenant. Et du côté de l’UE ça donne quoi? Ils veulent avant toute discussion future: se faire régler la belle douloureuse qui pourrait s’élever à EUR 100 milliards, négocier sur les sort de tous les Européens qui bossent en Angleterre et régler les bisbilles de la frontière entre les deux Irlande.

En clair et pour faire bref, un dit: « je veux parler de ça pour commencer », et l’autre dit » moi je veux d’abord régler autre chose avec toi avant de parler de tes préoccupations ». Donc de dialogue véritable il n’y aura pas cette semaine. Ce que les british n’ont pas encore compris, c’est qu’ils n’existent plus. Leur Empire est mort et nous nous trouvons en préparatifs d’une célébration mortuaire. Ils pensent qu’ils peuvent encore décider de quelque chose, alors que dans les faits ils n’ont plus qu’à baisser la tête. L’Angleterre, c’est terminé. Ils sont ce petit pays qui doit se débrouiller tout seul et qui va devoir passer à la caisse. Le problème est là. Ils pensent encore le plus sérieusement du monde qu’ils ont quelque chose à faire valoir, alors que le centre de Londres se vide déjà et que la finance est en train de faire ses cartons. Ils pensent encore qu’ils restent un immense pays, très fort, alors que dans les faits ils vont devenir pauvres et surendettés. Le Brexit c’est cela: la fin d’un Empire. En fait, les Anglais ont réussi à s’enterrer eux-mêmes tout seul comme des grands, comme lorsqu’un employé invective sa direction de lui octroyer une augmentation de salaire mais qu’en même temps il les dégueule publiquement à la cafétéria. Parfait autogoal!


Commentaires

0 réponse à “La salade grecque du… Brexit”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *