Attendre ne règle rien

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| Billet invité | C’est comme quand on vit en couple. Les problèmes doivent pouvoir être débattus pour avoir une chance d’être réglés. L’adage qui dit que le temps fait bien les choses ne fonctionne pas lorsqu’on adopte le silence comme mode de communication. Dans ce cas-là, le temps qui passe devient alors notre plus fidèle ennemi. Ceci est la règle no 1.

La règle no 2 consiste à choisir de débattre des véritables problèmes pour espérer les comprendre. Car lorsqu’on évite soigneusement de discuter des enjeux avérés en empruntant des chemins forestiers propices aux nids de poule et à la contemplation, on a toutes les chances d’arriver à débattre de tout sauf de ce qu’il faudrait !

Je considère cet attentisme comme de la pure provocation associée à une certaine lâcheté. En ramenant le débat sur le chemin de la politique européenne, j’en arrive à la conclusion que les politiques souffrent essentiellement d’un manque de courage évident.

Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qu’il y a à gagner en maintenant tant de pays sous perfusion ? La Grèce et l’Italie devraient pouvoir restructurer leurs dettes immédiatement car elles sont simplement devenues trop importantes. « Grâce » à l’attentisme et à la « gentillesse » de la zone Euro, ces pays ont reçu le droit de continuer de vivoter, de tomber en récession, d’appauvrir leurs peuples avec en sus une perspective d’avenir… mais quelle perspective d’avenir ?
American Airlines a annoncé il y a peu sa mise en faillite sous le fameux Chapter 11. Voler avec une enclume fixée sur le fuselage n’est pas évident. Les dirigeants l’ont compris. Les actionnaires de la compagnie perdront tout. Une grosse souffrance certes mais qui permettra à cette société de pouvoir reprendre son envol d’ici à quelques mois en s’en trouvant libérée du poids d’une dette devenue insupportable.

Plus on attend en Europe, plus le risque d’éclatement se précise, plus le chaos se dessine de façon incontrôlée. Plus on attend, plus le risque d’utiliser des pavés pour communiquer augmente…

Dernière chose. L’action coordonnée des banques centrales la semaine dernière ne peut mener que sur un chemin forestier. On évite de traiter le véritable problème. La seule utilité de cette mesure s’apparente à augmenter la dose de morphine dans la perfusion.


Commentaires

1 réponse à “Attendre ne règle rien”

  1. Plus on attend en Europe, plus le risque d’éclatement se précise, plus le chaos se dessine de façon incontrôlée. Plus on attend, plus le risque d’utiliser des pavés pour communiquer augmente…

    Une fois de plus, le énième sommet européen de la dernière chance ne débouche que sur des des demi-mesures et des replâtrages, qui plus est illégaux. Dans la mesure où il ne s’agit uniquement d’un « accord » intergouvernemental, il n’est tout bonnement pas applicable en l’état. Il devra encore être ratifié par les parlements nationaux voir les peuples en cas de référendum. Cela risque d’être un peu tendu… A force de décider de ne rien décider et de vouloir à tout prix gagner du temps en vue des élections, le printemps risque d’être, non pas arabe mais un peu plus chaud que prévu en Europe! Et ce surtout en Italie et en Espagne puis rapidement en France, ce qui devrait empêcher le petit Nicolas de parvenir à la présidentielle sans que tout ne lui explose à la figure …

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