Dire les choses comme elles sont ne suffit pas !


Nicolas Sarkozy Discours Toulon 25 sept 2008 

Il est effectivement assez ahurissant de mettre en parallèle le 1er discours de Toulon de Nicolas Sarkozy en 2008 et celui, plus récent, de Barack Obama comme cela a été fait dans un article du très estimable blog de Paul Jorion. Si l’un comme l’autre avaient réalisé le quart de la moitié de ce qu’ils racontent et bien nous serions aujourd’hui en train de sortir de cette crise au lieu d’en être réduit à saigner les peuples pour « rassurer » les marchés financiers privés.

Au delà des mots, il s’agit tout de même de replacer ces paroles face un léger principe de réalité. En effet, tant « Fouquet’s Nicolas » que « Wall Street Obama » sont, me semblait-il,  présidents depuis avant 2008 et donc, normalement en mesure d’impulser quelques réformes. Au lieu de cela c’est « Business as usual », des baisses d’impôts pour les plus fortunés (20 milliards/ans en France), des privatisations en masse et une dette publique qui prend l’ascenseur à des niveaux vertigineux. Ah oui, j’oubliais: et quelques bonnes paroles pour le bon peuple qui se lève tôt et qui lui, paie des impôts …

Discours de Barack Obama à Osawatomie (Kansas 07.12.11)

Bien longtemps même avant que la récession ne débute, travailler dur ne faisait plus aucune différence pour la plupart des gens. Un nombre de plus en plus restreint des personnes qui contribuaient au succès de notre économie bénéficiaient véritablement de ses avancées. Ceux qui vivent au sommet s’enrichissaient plus que jamais, du fait de leurs rémunérations et de leurs investissements. Mais la grande masse des autres s’escrimaient avec des coûts en hausse constante et des feuilles de paie pour qui ce n’était pas le cas – et un nombre toujours croissant de familles s’endettaient toujours davantage, pour ne pas sombrer. […] Le château de cartes s’effondra en 2008. […]

L’histoire est maintenant connue de tous : des crédits hypothécaires accordés à des ménages qui ne pouvaient pas se les permettre, et qui bien souvent n’en comprenaient pas les termes. Des banques et des investisseurs à qui on a permis de reconditionner les risques qui en découlaient et de les revendre. Des paris colossaux – et des bonus colossaux – faits et accordés avec l’argent de quelqu’un d’autre. Des régulateurs dont on supposait qu’ils nous alerteraient quant aux dangers causés par tout cela, mais qui regardèrent ailleurs ou n’avaient même pas le pouvoir de regarder. […]

Les aciéries qui avaient besoin autrefois de 1.000 ouvriers font aujourd’hui le même travail avec seulement 100, et les licenciements sont du coup trop souvent permanents. Et de tels changements n’épargnent pas les cadres. Si vous étiez guichetier d’une banque, réceptionniste ou agent touristique, la plupart d’entre vous ont été remplacés par un distributeur de billet ou par l’Internet. […]

Examinez les statistiques : au cours des dernières décennies, le revenu moyen du 1% au sommet a augmenté de 250% […] Le dirigeant d’entreprise typique qui touchait autrefois 30 fois ce que gagnaient ses employés, gagne aujourd’hui 110 fois plus. Et pendant ce temps-là, les revenus de la grande masse des Américains ont baissé de 6%. […]

Quand les ménages de la classe moyenne ne peuvent plus s’offrir les biens et les services que les entreprises proposent, c’est l’économie dans son ensemble qui coule […] Les pays qui connaissent moins de disparités ont des économies plus solides et connaissent une croissance plus forte et plus robuste sur le long terme.

Les inégalités opèrent des distorsions sur la démocratie. Elles amplifient la voix du petit nombre qui peuvent recruter des lobbyistes excessivement bien payés et se permettre des dons au montant illimité aux campagnes des politiques. Le risque est grand que notre démocratie ne soit mise à l’encan et raflée par le plus offrant.


Commentaires

1 réponse à “Dire les choses comme elles sont ne suffit pas !”

  1. Ouf, la France conserve son triple A !
    GiuliA CarlA NicolAs

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