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Le crédit : roi de l’imposture

| Billet invité | Ne vous fiez pas à ce que les économistes écrivent. N’écoutez surtout pas votre banquier qui vous raconte que le marché des actions est correctement évalué et qu’il reflète la réalité économique adossée à une amélioration naissante de la conjoncture. Il n’en est rien. Ces gens sont des escrocs. Les conférences données par les acteurs financiers auxquelles je participe (croyez-moi il y en a beaucoup…) orientent l’investisseur à délaisser son cash pour investir dans les actions. Les perspectives sont attrayantes. Le crédit recommence à couler à flot, les entreprises regorgent de cash et le chômage s’apprête à taper le plafond de la courbe. Donc tout devrait rentrer dans l’ordre…devrait. Or il n’en est strictement rien.

L’Europe n’a aucune chance de redémarrer. Si les constructeurs automobiles français sont dans le rouge, ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus compétitifs, c’est parce qu’ils arrosent un marché saturé qui n’est pas demandeur. Car en Europe, et pour VW aussi, c’est la stagnation pure et simple des ventes.

L’Europe se retrouve en déficit à tous les niveaux. Les plans de sauvetage mis en place sont un échec répétitif et retentissant. Chypre vient d’entrer dans cette danse macabre. L’Irlande, le Portugal et la Grèce ne cessent de voir leurs délais de remboursement se prolonger. N’accordez non plus aucun crédit aux États-Unis. La faible croissance qu’ils affichent ne tient qu’à un seul élément: le crédit. Merci pour lui il se porte bien. Les prêts accordés les yeux fermés aux étudiants ne seront jamais remboursés. Les crédits destinés à l’achat de voitures tournent à plein régime. Comment pourrait-il en être autrement? Les ventes explosent depuis plusieurs mois maintenant. Et bientôt ce sera la grande reprise du crédit hypothécaire. Tout bientôt vous verrez ce sera reparti de plus belle. Lire la suite →

Quand l’Europe sauve ses Banques, qui paye ?

Les États européens se sont vus contraints les uns après les autres, moyennant des sommes astronomiques, de venir en aide aux banques pour compenser les pertes subies suite à des prêts pourris. Mais qui sont les bénéficiaires de telles opérations?
C’est en posant cette question très simple qu’Harald Schumann, essayiste en économie et  journaliste au Tagesspiegel, sillonne l’Europe. Et obtient des réponses pour le moins sidérantes. Car ceux qui ont été « sauvés » ne se trouvent pas – comme on tend à vouloir nous le faire croire – dans les pays en détresse, mais surtout en Allemagne et en France. En effet, une part importante des sommes débloquées finit dans les caisses des créanciers de ces banques sauvées. Quant aux financiers qui ont fait de mauvais investissements, ils se retrouvent protégés contre toute perte aux frais de la collectivité. Et ce contrairement aux règles de l’économie de marché. Pourquoi ? Qui encaisse l’argent ?

Un petit détour du côté des changes…

| Billet invité | A force de persuasion, M. Draghi est parvenu à ses fins: il a rassuré le gratin économique de la solidité de zone Euro. La BCE est là et fera tout pour que ça aille, même si au final ça n’ira pas. M. Draghi a tellement brillé dans ses interventions répétées qu’un regain de confiance s’affiche sur la monnaie. L’Euro remonte dans les intentions de vote (lisez sur le marché des changes), tout comme la popularité de M. Berlusconi en Italie. Bunga-bunga…

Seul hic! Eh oui il y a un hic. Les prix des exportations européennes s’apprécient vis à vis de l’étranger. Et avec une récession qui touche bientôt à sa fin, c’est avec un boulet que l’Europe se réveillera dès le 2ème semestre 2013. A l’heure de son éventuel réveil, avec en plus une inflation qui risque de se montrer elle aussi dynamique et donc pénalisante pour la consommation intérieure, la reprise économique s’en trouvera plombée par la flambée de l’Euro si son ascension se perpétue.

La politique de contenter tout le monde montre à présent toutes ses limites. D’un côté, avec le regain d’intérêt sur l’Euro, on a laissé en paix les Etats aux finances aux abois. L’Italie, l’Espagne et la France s’en sortent très bien sur le marché de la dette. Mais d’un autre côté, en tournant notre regard sur l’économie, un tel regain de vigueur de l’Euro pourrait fort bien se montrer pénalisant. Lire la suite →

Et si la France tombait avant l’Italie?

| Billet invité |  Provocation ou réalité? Le temps répondra à cette question. Reste que M. Monti, à priori mal en point avec une dette titanesque, évite à merveille les pièges à loups jusqu’à présent. Fin tacticien, discret, sachant s’exprimer au bon moment, M. Monti poursuit son petit bonhomme de chemin. Et finalement si l’on veut bien l’admettre, l’Italie ne se porte en fait pas si mal, grâce à lui.

Quant à la France, le fardeau de sa dette ne fait qu’empirer. Les réformes prévues par le gouvernement Hollande seront malheureusement insuffisantes (et cela tout le monde le sait). Les demi-mesures votées visent bien entendu un assainissement des finances, but louable s’il en est. Mais le but non avoué et bien plus délicat reste la maîtrise de la rue. Car lorsque M. Hollande se verra contraint d’imposer directement le citoyen, de taxer celui qui peine déjà, d’obliger à travailler plus le fonctionnaire-roi, de toucher aux acquis sociaux défendus becs et ongles par les syndicats, le risque est bien de retrouver le pays complètement paralysé. Lire la suite →

Dire ne suffit pas toujours…

| Billet invité | Même Paul Jorion, et ce n’est pas le seul, semble convenir d’un constat: bien que la prise de conscience soit définie et les remèdes proposés, rien ne change. P. Jorion a l’immense mérite de d’en rendre compte et d’en tirer les conclusions. Il adaptera progressivement le moyen de communication qu’il a utilisé jusqu’à présent, se rendant compte que cela ne suffit pas. Puissent les Grands de ce monde avoir cette capacité-là, eux qui sont sclérosés dans leurs certitudes mortifiantes et sans avenir.

La crise européenne continue son chemin de croix. Aujourd’hui, c’est l’Espagne qui tombe. Demain ce sera l’Italie, et après-demain ce sera la France. M. Hollande aura l’immense privilège d’être aux commandes d’un peuple qui a vu en lui la personne capable de gérer une crise et un engluement sans précédent. On verra ça… Reste que toute l’énergie déployée depuis 2008 n’a servi qu’à une seule chose: retarder l’inéluctable. Une balle ne peut rebondir que si elle tape le sol. La crise européenne n’a pas touché le fond. Nous y allons. Les dirigeants ont délibérément choisi d’agir en parfaits politiciens: en promettant des choses impossibles. Lire la suite →