Le droit d’être entendu

L’humeur est sombre ce matin et un profond sentiment d’impuissance m’envahit. Mes pensées vont à la Belgique, à ses habitants, au peuple européen qui est touché par la profonde idiotie de ces barbares. Aucune envie de mâcher mes mots. Aucune envie de plaisanter comme j’en ai l’habitude. Aucune envie encore de manier l’humour noir comme j’en suis coutumier. Ce qui se passe au niveau de ces attentats qui se déroulent à présent régulièrement devient simplement sidérant. Alors on peut passer des plombes à se demander comment les contrer. Beaucoup se préoccupent de cela. Mais la vraie question à se poser, c’est pourquoi on en arrive là. Comment un être humain peut-il, même s’il peut être convaincu de certaines idéologies, en arriver tout d’abord à se faire exploser, et ensuite à vouloir « partager » son explosion avec d’autres?

L’être humain ne se rend pas compte de l’importance des racines, de la valeur de la famille, de l’adaptation à un nouveau milieu. Car ces personnes qui se font péter un peu partout n’expriment pas seulement une idéologie fanatique, mais elles expriment surtout une absence totale d’avenir, une totale déconnexion d’une vie dont elles ne trouvent aucune place. Se faire péter de la sorte, c’est aussi de la création à rebours. Puisqu’on n’est pas capable de se retrouver dans cette société, puisqu’on n’y voit aucun débouché, puisqu’on ne peut rien créer pour embellir le monde et se réjouir de son quotidien, on crée inévitablement de la destruction!

Ces hommes et femmes ne sont pas nés monstres. Ces hommes et femmes n’ont simplement rien trouvé d’autre dans leur vie qu’un moyen de s’exprimer, un moyen de prendre leur place, un moyen d’attirer de l’attention, un moyen d’exister tout simplement. Leurs gestes sont inexcusables, dégoûtants, irrespectueux et salaces. Mais il appartient à chacun de faire son autocritique. Car des personnes qui se trouvent en profond décalage de la société, chacun en connaît d’une manière ou d’une autre n’est-ce pas? Que faisons-nous pour eux? Les aidons-nous autrement qu’en les inscrivant à l’aide sociale? La vérité est que nous ne faisons rien. Les bien-vivants, comme moi, préférons mille fois passer notre temps à d’autres activités bien plus réjouissantes et intéressantes que de prendre du temps pour les plus démunis. Nous les laissons dans leur jus. Nous les laissons dans leur pauvreté. Nous leur donnons de l’argent et les logeons pour qu’ils se taisent! Et au lieu de les inviter à la réflexion, au lieu de leur donner des pistes, nous préférons simplement les ignorer, comme les lépreux.

 


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