| Billet invité | Le despote syrien ne se contentera pas de transmettre joyeusement son arsenal de produits de cosmétique à la communauté internationale juste comme ça. Quand on a appris à rouler son monde dans la farine, il est quasiment impossible de cesser ce comportement. Le tyran n’a que ça comme joie dans la vie… mener les autres par le bout du nez en faisant régner la terreur. Dominer. Ecraser. Mentir aussi. Le débile qui dirige la Corée du Nord réactive un réacteur nucléaire. C’est bien. Lui également souffre d’un déficit d’attention. « Mais regardez moi s’il vous plaît! » pourraient dire ces deux personnages pourtant si proches du peuple… je rigole.
Le troisième larron qui pourrait se joindre à eux est le cavalier fou du Caucase. Grâce à la Syrie et à Snowden, ce brave Poutine (non pas le plat préféré des Québécois) est lui aussi parvenu à retenir l’attention de son oncle Sam afin qu’il accepte le dialogue. Toute une histoire. Mais qu’ont-ils donc tous à vouloir obtenir tant d’attention? Combler un amour maternel jamais reçu? Masquer le manque de confiance en soi?
Reparlons un peu d’économie si vous le voulez bien. Une rapide prise de vue à 360 degrés me fait dire ceci : tout va bien Madame la Marquise. Le système ne peut plus s’effondrer. C’est la paralysie parfaite, à la hausse et à la baisse. Les indices boursiers sont scotchés au plafond et plus rien ne semble pouvoir les faire redescendre. Merci qui? God Ben bien sûr. En même temps, les banques ne doivent leur salut d’être encore de ce monde qu’aux QE planétaires. Merci qui?
Mais ne nous y trompons pas. Elles ne valent toujours rien. Rappelez-vous, en 2009, on ne leur a pas laissé le choix. Elles n’ont pas osé faire faillite. Quant aux Etats c’est à peu près la même chose. Ils sont en faillite virtuelle. Les politiques, soucieux de l’image qu’ils donnent en se pavanant dans leurs limousines noires, ont soutenu sans mesure God Ben dans sa démarche de sauvetage. Merci qui? Et maintenant un véritable conte de fée. Twitter va entrer en bourse. Comme c’est touchant. Et comme Facebook… ben ça ne vaut rien. Et pourtant, il y a des nigauds qui accepteront de payer très cher un produit virtuel qui les ruinera. Simplement sidérant.
On nage en pleine euphorie, ou en pleine paranoïa c’est selon. Tournez manège! Les tyrans parviennent à capter l’attention. Les marchés sont au plus haut. Les banques ne peuvent toujours pas faire faillite. Les Etats en faillite ne font pas faillite. On accepte d’acheter à prix d’or des actions d’une société qui produit des « tweet » sous forme d’oiseau bleu. Je ne connais pas l’événement qui mettra fin à tous ces déséquilibres. Pour le moment, on se contente de poursuivre la course folle du carrousel tout en maintenant en vie un système financier qui ne fonctionne toujours pas, 5 ans après la faillite de Lehman Brothers.
Devinette à deux balles et je paye à souper à celui qui trouvera la réponse: quel est l’événement qui nous rendra un peu d’humilité et de réalisme?
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