L’effet d’un mec intelligent, qui s’exprime de manière posée et qui réfléchit avant d’agir, se mesure sur le long terme. Plus le temps passe, plus on se rend compte de qu’il a entrepris et de la trace laissée. Celle-ci reste ensuite pour longtemps dans les mémoires. Avec M. Trump, c’est exactement du contraire dont il faut s’attendre. Ce monsieur ne sera qu’une courte parenthèse dans l’Histoire de l’Amérique. Restera de lui l’image d’un mec qui gueule, qui gueule, et qui gueule. C’est à peu près tout. L’ennui, c’est que les mecs qui ne savent pas s’exprimer différemment autrement qu’en invectivant et en ruant dans les brancards, ils sont obligés de toujours hurler plus fort pour se faire entendre. Et au final, leurs interventions prennent autant de place qu’une sauterelle dans un parc animalier. Trump, il a déjà tout craché et les premières emmerdes sont déjà là. Espérons qu’il continue son cavalier seul et à brusquer les lois. Ça l’occupera à devoir sans cesse se défendre et ça le fera tourner en bourrique. Reste que cette théorie, et j’en prends conscience, ne fonctionne pas dans tous les cas. Prenez le cas Hollande par exemple. C’est certainement un mec intelligent, qui s’exprime tellement spontanément avec un mot tous les arrêts de bus tellement il réfléchit… bon j’arrête. Lui il ne fait jamais rien. C’est pour cela que personne ne se souviendra de lui dès la fin des vacances d’été.
Pour revenir à Trump, la bourse a d’abord bien réagi à son élection, par un mini rallye que personne n’avait vu venir. Ensuite la bourse a eu les chocottes, suite à ses déclarations tonitruantes sur le truc à l’oiseau bleu. Mis à part un cataclysme, c’est-à-dire une guerre (ce mec est capable de faire péter l’Iran s’il pique la mouche ou d’envoyer des Tomahawk sur Poutine juste pour voir comment il prend la chose…), j’anticipe beaucoup plus de calme sur les marchés. Cela n’a rien à voir avec ce qui s’appellerait en termes choisis de l’économie. Cela s’appelle du comportementalisme. Ceux qui beuglent, ou qui racontent des blagues trop longues, ils captivent les 15 premières secondes. Ensuite on les laisse s’égosiller dans leur coin avec leur whisky jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils sont tout seul et que personne n’en a rien à faire.
Plus Trump prendra des initiatives cavalières, plus il sera emmerdé et isolé, attaqué de toutes parts. Donc j’espère vivement qu’il poursuive son cavalier seul… ça l’occupera. Et plus il sera embourbé, contredit, attaqué, obligé de se défendre et de se justifier, moins il fera de mal. C’est une manière élégante de s’occuper du grand blond. Le laisser faire, pour ensuite mieux l’anesthésier. Et ça, les Américains savent très bien le faire on l’a vu avec Obama. A voir jusqu’où les Républicains accepteront de ressembler à Mr. Bean.
Au niveau économique, mis à part la dette étatique mondiale (on se fout de ce sujet car aussi important que de connaître le résultat des vétérans de St-Imier lors de la reprise du championnat le 7 avril, comme du chômage d’ailleurs), c’est assez simple: tout va bien. Le pétrole n’arrête pas de monter en flèche depuis que l’OPEP a décidé de fermer les vannes comme les experts l’avaient anticipé. Avant c’était environ USD 50.00 le baril. Maintenant c’est aussi 50. Donc cheap et pas de quoi faire dérailler la faible croissance en cours. Ensuite les entreprises dégagent de confortables bénéfices. On continue d’emprunter à taux zéro et il n’y a pas d’inflation. Si quelqu’un me trouve une bonne raison pour dire que les marchés pourraient baisser je prends volontiers. Et quelque chose me dit que l’effet « distrayant » de l’arrivée de Trump au pouvoir est déjà passé. Plus il beugle, plus on s’en fout. Et moins les marchés réagiront. Sauf… sauf s’il trouvait poilant de déclarer que la Chine a en fait toujours été une province américaine et qu’il serait chouette de rendre The America encore plus Great Again qu’elle ne l’est…
Juste en passant… Le SMI, c’est + 14% depuis un an. Et le Dow qui continue sa marche en avant vers les 30’000…