Il m’est arrivé d’imager mes billets en faisant allusion à un gros tanker immobilisé sur un lac tout tranquille. Depuis plus de deux ans, des vents contraires se sont levés. On a tenté par tous les moyens de faire avancer, dans un sens ou dans l’autre, cet immense paquebot complètement léthargique. Malgré les tempêtes, les scandales, les votations US, le prix de pétrole qui fait le yoyo et qui vient de se prendre 20% dans les dents, rien n’y fait. A croire que l’on a tenté de faire bouger ce cargo en l’attachant avec des cordes à une horde d’ânes postés sur la berge. Rien. Il ne se passe rien.
Le tanker reste invariablement scotché sur place. On s’est épuisé à vouloir lui donner une direction. On a essayé de le bouger. On s’est acharné à faire repartir ses machines, à remplacer l’équipage, à changer de capitaine tous les 6 matchs, comme au FC Sion. Rien n’y fait. Les bourses restent scotchées là où elles se trouvent, la tête en bas, mais toujours agrippées au plafond de la salle de bain. On prend connaissance des scandales. On comprend que l’Europe ne tient plus qu’à un fil, que l’Italie a choisi d’y aller seule et qu’un divorce ne semble plus qu’une question de mois. On verra bien. Là où ça se compliquera, un peu comme en Angleterre avec le fameux Brexit, c’est quand ils commenceront à sortir la calculette pour voir ce que ça leur coûtera. C’est toujours pareil lorsqu’on doit sortir son portemonnaie que ça se complique, un peu comme quand on réserve un splendide voyage sur une île et que le voyagiste nous présente la douloureuse du rêve : « Ah quand même ben je sais pas comment je vais faire…. ». Sauf qu’en Italie ils s’en foutent car le pèze qu’ils n’ont pas, ils iront le chercher dans les poches des pauvres. C’est toujours ainsi que cela se passe.
Le Brésil a voté. Les US ont voté. L’extrême droite se manifeste toujours davantage en Allemagne. On connaît tout ça. Il suffit de reprendre les journaux d’il y a 100 ans et de changer la date. Le tanker risque bien de se remettre en marche exactement dans la même direction, entraînant par la même occasion l’économie dans la même direction. Parce qu’un tanker bourré de brut, avec une torpille dans le cul, ça finit en principe par couler. Avec des dégâts collatéraux facilement prévisibles. Et comme la presse devient de plus en plus libre, comme en Turquie, comme aux States où elle se reprend la furie de leur dictateur adoré, disons qu’on n’est pas très certain que l’info que l’on lira représentera bien la réalité. On se retrouve à nouveau en pleine propagande. Ouvrez vos livres et lisez Goebbels ! Il y a des signes qui ne trompent pas. Trump est adulé de la gente féminine. Bolsonaro itou. Hitler également en son temps… Macron devrait l’être mais il ne n’est pas. Il y a quelque chose qui m’échappe certainement, car le mec, il est pourtant assez beau gosse.
L’avenir économique, le destin des bourses, l’évolution des prix ne tient plus tant à l’économie en tant que telle. Encore moins à l’évolution des taux ou encore à la manière imaginative dont on calcule l’inflation. La vraie question qui risque de plomber le tanker, c’est la politique. L’ivresse du pouvoir et de la dictature rendent le monde très imprévisible. Et comme les marchés sont hauts, que certaines valorisations sont aberrantes, on se demande à quelle sauce le canard laqué sera mangé. La bonne nouvelle dans tout cela ? Les marchés tiennent. La volatilité a fait son retour et c’est moins ennuyant qu’il y a deux ans. Pour le moment, rester investi de manière DURABLE (merci de ne pas rire je sais c’est difficile de nos jours), sans paniquer au moindre tweet de Mr President, ça aide à engranger de confortables rendements. Maintenant et comme toujours, j’en connais pleins qui vendent à peu près tout leur portefeuille dès le 4ème jour de baisse, et qui rachètent le marché après 4 jours de hausse. Je rappelle que cette technique ne fonctionne pas en période de haute volatilité, juste au cas où…
Je me réjouis en outre particulièrement de la suite. Et la suite pour moi, maintenant que les States ont voté et qu’ils s’apprêtent à vivre par décret présidentiel ces deux prochaines années, c’est le rapport du procureur Mueller. Le mec il va sortir du bois et je parie que ça fera très mal. Je souhaiterais même que Trump décide de le révoquer prochainement. Cela donnerait encore plus de poids à la révolte que s’apprêtent à vivre les Etats-Unis. Il n’est pas possible que là-bas, alors qu’ils se flinguent déjà pour une cannette de Coca aujourd’hui, il n’est pas possible que ce rapport fasse juste l’objet d’un petit commentaire dans les journaux dans la rubrique « faits divers ». Peut-être bien le pétard qui fera redémarrer le tanker, ou alors qui l’enverra rejoindre la fosse des Mariannes…
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