Le taureau continue d’enfler

Un taureau dans les prés, c’est super sexy. En général, il veille fièrement sur toutes ses prétendantes et invite tout randonneur à la plus grande prudence si l’idée saugrenue lui venait de vouloir traverser son pré. En bourse, le taureau boursier a tout aussi fière allure. Sauf que là, il est complètement dopé, boursoufflé, et qu’il continue d’enfler à vue de nez. En fait, Ben Johnson à Séoul ce n’était plus rien. Et visiblement, la baudruche n’est pas prête à éclater. Bien que le niveau d’actions telles que Facebook, LinkedIn, Google, Tesla et tant d’autres atteignent des niveaux dépassant l’imaginaire, la bourse continue de monter. En fait ça en devient presque déprimant.

Ce qui m’invite à faire mon autocritique. Car investisseur je suis. Pas spéculateur. Et bien que cette bourse semble devoir poursuivre encore quelque temps cette hausse frénétique, je ne puis encourager quiconque à se lancer dans ce rallye de folie. Là, c’est pile ou face. Vous avez de la chance, et vous devenez le roi des riches. Vous misez sur le mauvais cheval, et c’est cervelas grillé pour les 10 prochaines années.

En fait tout est malsain. Tout est faussé. Tout est bidouillé au niveau des États. Les données économiques des entreprises sont bien réelles en revanche. Et merci pour elles, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais quand même tout est faux. N’oublions pas que cette économie-là reste complètement dépendante d’une bande de charlatans qui dirige nos institutions. Leur vision? C’est beau temps pour 3 mois au mieux. Après on ne sait plus. A-t-on déjà su en fait? Toute personne qui réussit à vous conseiller de vous lancer en bourse maintenant devrait se regarder dans un miroir. Pas sûr que l’image qu’il reflète soit séduisante…

C’est ce qui m’amène à dire que la prudence reste plus que tout de mise, car ces marchés réagiront tôt ou tard à une décision politique. Ce qui m’effraie le plus, c’est que nous sommes gentiment soumis à une dictature. Par exemple, le Trésor américain et la FED ne font en fait plus qu’un. Le premier ne peut fonctionner sans l’autre. Et qui régit au final cette joyeuse paire de guignols? Les politiques du Congrès à qui on a donné pleins pouvoirs. Je presse le bouton vert et on continue de s’endetter et donc d’imprimer. Je presse le bouton rouge et tout s’arrête. Paf! Comme un hélicoptère dont le rotor s’arrête en plein vol. Et là, c’est le crash en 10 petites secondes.

Ce que je veux dire par là est simple. Oui les actions se portent bien. Car elles reflètent la santé des entreprises qui vont généralement bien. En sus, le cours des actions est aidé, pardon dopé, par l’argent gratuit déversé par les banques centrales. Mais n’oublions pas une chose. Ces cours sont artificiellement gonflés. Et ce n’est pas de ces entreprises que le problème viendra (mis à part la bulle titanesque observée sur les titres mentionnés plus haut dans ces lignes). Mais ce sont bien les politiques qui prennent des décisions. Et quoiqu’ils puissent nous dire, n’oublions pas (j’aime rappeler de temps à autre ce fait) qu’il n’existe aucune issue à ce marasme. Il n’existe aucune stratégie de sortie de crise. Rien. Nous poursuivons la fuite en avant en acceptant de reporter à plus tard ce qui devrait être entrepris. Une constante depuis 2009 cependant, et ce sera le mot de la fin. Les politiques sont peureux. La notion de courage ne fait visiblement pas partie de leur vocabulaire.


Commentaires

0 réponse à “Le taureau continue d’enfler”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *