Rien ne sert de vouloir tenter l’essorage à tout prix

La tech, la tech et encore la tech ! Tout n’est question que de cela depuis des semaines et ça devient presque énervant, sauf pour ceux qui sont encore investis. On s’émerveille de la hausse des cours qui semble perpétuelle, jour après jour, comme on s’angoisse de la flash-plongée-à-marche-forcée des titres de la tech lorsqu’ils s’enrhument subitement. Jeudi et vendredi derniers ont été terribles. Sans aucune justification, hors le fait qu’une hausse verticale des cours n’est aucunement tenable dans le temps, des titres comme Apple ou Tesla se sont repris un vent contraire tel l’apparition soudaine d’une tornade. Et ça fait paf !

Ce qu’il y a d’intéressant depuis plusieurs semaines, c’est de constater que RIEN n’a changé fondamentalement. Les banques centrales continuent d’appuyer sur le champignon de la planche à billets. Les taux restent à zéro et l’endettement généralisé continue sa folle chevauchée. Hormis le Covid, qui a bon dos et qui est utilisé à toutes les sauces, je ne vois toujours pas ce qui pourrait faire dérailler ce marché. Les actions sont et restent, avec l’or (si si), le seul moyen de profiter de cette fuite en avant. Les obligations ne rapportent rien. Les rentes des assurés continuent de fondre comme les glaciers suisses et nous n’allons que dans un sens, comme le dollar d’ailleurs, flèche pointée contre le bas.

En reprenant mes petits papiers, je constate encore que cela faisait bien longtemps que l’on n’avait plus parlé d’inflation. A l’heure actuelle elle n’existe pas, certainement aussi en raison du Covid. D’ailleurs, si votre couple a éclaté, si vous avez perdu votre job, si vos enfants toussent et si la récolte de champignons est mauvaise, c’est toujours en raison du Covid. Et si les valeurs technologiques continuent d’afficher des performances complètement bluffantes, c’est encore et toujours en raison du Covid. Pardon je me suis égaré. Pour en revenir à l’inflation, il y a de plus en plus de monde au balcon pour dire qu’elle va forcément se matérialiser un jour. Un grand professeur a d’ailleurs répété que jamais dans l’histoire une telle expansion monétaire n’a terminé autrement que par une hausse généralisée des prix. La seule chose qu’on ne sait pas, c’est quand cela se produira. Car aujourd’hui, 15 ans après avoir quitté la banque, j’entends encore mon ancien chef qui nous disait: « Fixez les taux de vos hypothèques le plus long possible pour protéger le client de l’inflation ». Aujourd’hui il n’y en a toujours pas et je me dis encore que le délire dans lequel nous nous trouvons peut encore durer un certain temps. Ce que je ne sais pas, c’est si mon ancien chef continue de conseiller à ses clients de signer leur taux fixe à 10 ans…

Ensuite il reste les fous. Les fous ? Ce sont ceux qui pensent qu’il faut absolument passer de temps à autre en mode « essorage », un peu comme quand vous programmez votre lave-linge après avoir lavé le gros tapis de la salle-de-bain. Ça rime à quoi ? A prendre les profits en paniquant sur le fait que tout le monde sait que les arbres ne montent pas au ciel ? A voir la tronche réjouie des marchés aujourd’hui, on est presque tenté de dire qu’il ne sert à plus rien de regarder les charts, ni d’ouvrir un journal. On s’évite des ondes sismiques inutiles puisqu’à la fin rien ne change vraiment. En attendant c’est simplement le comble de l’emmerdement. Après la pétée du printemps, on peut se demander une chose vu que les marchés ont tout rattrapé. Se trouve-t-on à présent dans la poursuite du précédent bull-market qui a duré 10 ans ? Ou se trouve-t-on devant un tout nouveau bull-market qui s’apprête à durer 10 nouvelles années au vu des politiques de relances budgétaires qui ne font que se mettre en place ?


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