Aujourd’hui, je décide de me pencher sur l’étrange phénomène qui mène les spéculateurs (on ne peut plus parler d’investisseurs malheureusement) par le bout du nez et contre lequel ils ne peuvent semble-t-il rien faire: vivre en acceptant de renoncer à gagner. Cette idée est simplement insupportable et c’est une des raisons valable pour laquelle les marchés ne baissent pas. On parie sur la résolution de la crise aux USA. Tout simplement. Car même si l’accord est boiteux et qu’il n’offre que quelques semaines ou mois supplémentaires de répit, le spéculateur VOUDRA être de la partie. L’idée de rater cette opportunité de hausse lui est simplement insupportable.
Qu’en est-il dans les faits? Eh bien dans les faits, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Risquer de perdre quelques pourcents à la hausse devient nettement moins dommageable que de perdre brusquement quelques dizaines de pourcents auxquels il faut ajouter plusieurs années de cycle haussier juste pour retrouver sa mise. Et pourtant, le 99% des « investisseurs » agit ainsi. Le plus important, en pareille circonstance, c’est de faire comme tout le monde, d’être dans la masse, de marcher dans le même sens que les autres. Un exemple pour illustrer mes propos. Vous prenez deux terrasses de bistrot côte à côte. L’une est pleine et l’autre complètement vide. Une table se libère du « restaurant plein ». Où vous assoirez-vous? A la table qui se libère? Ou n’importe où sur la terrasse déserte… Aller où le monde se trouve est forcément juste, puisque tout le monde le fait. Ça rassure.
On se contente de suivre. Celui qui se trouve assis à la table d’à côté se dira que si vous vous asseyez là, c’est que forcément vous connaissez ce bon restaurant et que vous appréciez sa cuisine. Et vous, en vous asseyant, vous vous direz que si votre voisin est assis là et que TOUTES les tables sont pleines, c’est forcément que ce restaurant est bon. Ce qu’il y a de drôle, c’est que si ça se trouve, ce restaurant n’offre qu’une cuisine médiocre à des prix exorbitants. Mais seulement si tout le monde s’y trouve… c’est qu’il y a forcément une bonne raison. Eh bien pas sûr!
Un parallèle avec la situation boursière actuelle? Mais noooooonnnnn… Et c’est tout le paradoxe. Comment accepter de renoncer à gagner si tous les autres pensent qu’ils vont s’en mettre plein les poches? Celui qui parvient à garder ses nerfs dans la période qui s’en vient, donc en clair en adoptant le mode risk off, sera perçu comme quelqu’un qui n’y comprend rien. Ça vous tente?
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