Changer une équipe qui perd? Jamais!

| Billet invité |  La puissance du déni m’a toujours fasciné. Le déni n’a pourtant pas son pareil car il ne dispose que d’une issue: la déchéance pour l’être qui s’y lie. Il n’existe aucune porte de sortie à cela. Staline, Hitler et tant d’hommes politiques ont été déchus de leur piédestal pour n’avoir su écouter rien d’autre que le déni. Paul Ryan, candidat à la vice-présidence des États-Unis, est de cette trempe-là. Il pense que c’est en appauvrissant les plus démunis qu’il les invitera à se réveiller et à entreprendre ce qu’il faut pour retrouver meilleure fortune.

Interrogez donc les jeunes espagnols désœuvrés, sans espoir, qui subsistent en grande partie grâce à la cellule familiale. Penser qu’en les privant encore un peu plus les motivera à se relever demeure une chimère. Au contraire, si l’on voulait les enterrer définitivement, on ne n’y prendrait guère autrement.

Pour en revenir à M. Ryan, celui-ci préconise bien entendu une mesure compensatoire complémentaire à la réduction des aides aux plus démunis: celle de réduire encore les impôts des plus riches! Ceux-là doivent être remerciés car ils ont réussi. Eux sont l’exemple et représentent le 1% de la population. Les 99% restants sont donc des incapables qui n’ont rien compris. Le paradoxe est saisissant. Jusqu’à quand le peuple américain acceptera-t-il de se laisser guider et affamer par de tels monstres?

Les gens n’ont pas compris que l’ère de la croissance est révolue, et ce pour des dizaines d’années peut-être. Que sans croissance, les créations d’emploi n’existent pas. Les écarts de richesse sont bien plus terrifiants du côté de chez l’oncle Sam qu’en Europe. Une similitude unit cependant les politiques des deux côtés de l’Atlantique: le déni de la réalité. Le rêve américain n’existe plus. A sa place, ce sont des piles de dettes que le pays n’arrive plus à refinancer autrement qu’en imprimant de la monnaie. En Europe, ce sont les interminables réunions politiques qui ont lieu depuis quatre ans qui rythment nos saisons. Pour quel résultat? Le déni de la situation et une gestion catastrophique de cette dernière.

En sport, lorsqu’une équipe ne récolte pas les résultats escomptés, on n’hésite en principe pas trop. On change de coach ET la manière dont on aborde le manque d’efficacité. En politique, on change le guignol dirigeant, mais on préfère rester ensuite dans le déni et saborder l’avenir du pays en se plaignant très responsablement des erreurs de son prédécesseur. On ne change rien! On ne remet pas en cause le bocal dans lequel on tourne en rond…

La maxime sportive s’apparente à cela: on ne change pas une équipe qui gagne. En politique moderne cela donne: on ne change pas une équipe qui perd! Et ensuite, on entend les guignols style Ryan qui nous disent que si l’on souffre, c’est bien de notre faute. Triste réalité.


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