On sait où on va mais on n’en a aucune idée en même temps

Stephan Eicher chantait : « Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent… » Rien n’est plus vrai en ces temps troubles, avec M. Musk qui fait souffler le chaud et le froid avec sa boîte Tesla. Jouer à quitte ou double lui va comme un gant. Trump s’en est pris à Erdogan et le match est terminé, ce qui nous a valu quelque inquiétude sur le marché des changes. Sans cela il n’y a peu près rien à dire, si ce n’est de souligner que le franc suisse s’est révélé à nouveau aux yeux de tous comme le gardien du temple.

Dans un autre registre, les marchés poursuivent leur marche la tête en bas. Sauf qu’en principe, lorsqu’on marche la tête en bas, on se casse la figure. Les marchés eux ne se cassent pas la figure. Ils continuent d’afficher une santé insolente. La seule chose qui les fasse fluctuer c’est Trump. Et comme il se tait ces jours (il doit être en train de faire du golf), on fait comme si de rien n’était, comme si la guerre économique n’existait pas, comme si tous les ponts du monde entier étaient parfaitement safe. Là encore j’admire le genre humain. Les Italiens passent leur temps à rechercher des coupables et les politiques promettent tout un tas de choses suite à cette tragédie. Dans un an ? Il n’y aura toujours aucun rapport fourni sur l’entretien des ponts et il faudra ensuite 10 ans pour les analyser, et ensuite encore 10 ans pour en débattre, et ensuite encore 10 ans pour décider de ne rien décider. Ben oui quand on n’a pas d’argent c’est toujours plus sage d’attendre la prochaine catastrophe. Car les politiques en place ne le seront plus et d’autres plus jeunes comme Berlusconi diront alors que leurs prédécesseurs étaient des idiots.

Du côté des banques c’est la chasse aux sorcières pour savoir qui va devoir faire des provisions suite à l’effondrement de la livre turque. Comme je me réjouis de lire quels produits structurés « exotiques » auront été émis sur la Turquie. Ce sera très drôle. Mais ce qui m’amuse encore davantage, ce sera de lire les contreparties et les éventuelles opérations de couvertures. Les banques et assurances sont toujours très disciplinées lorsqu’il s’agit d’inventer n’importe quoi. Le match UBS-CS se poursuit, aussi intéressant qu’un match de Super League. CS est à la traîne puisque le titre est passé en-dessous de 15.00. Mais quel suspens je n’en peux plus.

A présent la suite ? Lorsqu’il en aura terminé avec sa partie de golf, Trump lancera une opération de charme envers l’Iran. Ensuite ce sera au tour de séduire la Russie dans une série de Tweet amicaux dont il a le secret. Et la bourse s’en prendra plein les gencives à nouveau, comme d’habitude puisqu’il semble qu’il n’y a plus que cela qui puisse la faire réagir. Mon banquier me disait encore l’autre jour qu’il y avait toujours des titres à acheter, qu’ils se relèveront une fois la crise passée. Décidément il ne fait pas bon être banquier. De quelle crise parle-t-on puisque l’on s’apprête à battre le plus long bull-market de l’Histoire?


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