On gagne moins et alors?

Les bourses toussotent et ça tombe très bien. Petit pieds de nez aux banquiers qui s’évertuent encore et toujours à prédire la prévision boursière de l’année qui s’en vient. A leur décharge, il convient de relever que c’est aussi ce qu’on leur demande: lire l’avenir. Alors qu’en même temps personne n’est capable de prédire quoi que ce soit, surtout avec un leader maximo comme Trump qui d’un tweet peut tout vous mettre par terre en quelques secondes. Ce paramètre doit être intégré et il ne l’est pas. Il ne peut l’être. On ne sait rien, même pas ce que demain sera.

Les bourses accusent le coup car la vision est à peu près celle d’une voiture qui roule dans le Jura en pleine nuit à la bougie. On ne voit, on ne sait rien, on n’a aucune idée où l’on va. L’incidence notable se traduit comme par magie avec l’envolée de l’indice de volatilité. Les coups sûrs ne le sont plus. Il convient juste d’accepter qu’après une année 2017 – oui je sais c’est déjà vachement loin derrière – on ne voit simplement rien pour 2018. Tout est devenu prudence, surtout que depuis Trump s’est mis à foutre la pagaille en pénalisant l’ensemble de la planète avec des droits de douane dont, à terme, le 99% sera exempté. C’est tout le paradoxe de la chose. C’est comme si vous votez une loi pour enfermer votre enfant à la cave toute la journée. Mais en même temps, il a quand même droit de sortir huit fois par jour pour aller jouer dehors et vous lui octroyez en même temps quelques heures pour non seulement aller au sport mais aussi pour des heures de jeux télévisés. Bref, on brasse de l’air pour pas grand-chose pour le moment. La seule chose embêtante, c’est que ça fout la chiasse d’annoncer de pareilles mesures de rétorsion. Les marchés baissent simplement car ils sont en mode « peur de tout ce qui pourrait arriver ». Donc du vent.

Les marchés se sont fait laminer la semaine dernière. On n’est plus aussi haut qu’avant et on se demande à quelle sauce on sera croqué. Les monnaies ne foutent rien et l’or non plus. Les taux plus personne n’en parle, même si M. Ueberpositif a monté les siens d’un quart. On s’en balance complètement. Les cryptos sont moins à la mode et on préfère s’intéresser de près à l’arrestation de Sarkozy pour une histoire d’il y a 10 ans. Rien à battre. Cela ne changera pas le prix des lapins de Pâques dans les magasins. On préfère encore accorder du temps de parole à une dame qui aurait bien connu l’ami Donald. C’est tout dire. On n’a juste rien à dire, comme encore parler de l’efficacité des attaquants suisses au foot qui ne joueraient même pas dans mon équipe de vétérans… parce qu’ils n’ont pas encore 30 ans bien entendu. Tout juste peut-on encore relever que le Brexit n’avance pas vraiment et que les délais sont toujours davantage repoussés, même si on nous dit que les négociations avancent bien. Tu m’étonnes. C’est toujours mieux de positiver quand on se trouve dans la panade.

Plutôt que de tenter de prédire la semaine avenir, mieux vaut vous recoucher, surtout quand l’on sait qu’on a tous dormi une heure de moins. Il faut simplement s’habituer à ne rien pouvoir anticiper et laisser les coups pleuvoir. Dans de pareilles périodes, rien ne sert de sur réagir, à la hausse ou à la baisse. Les mouvements sont trop brusques et même si cela paraît vraiment difficile avec notre vision habituelle à quelques heures, garder le cap est le seul gage de pouvoir dormir tranquille pour mieux tirer le trait d’ici à quelques mois. D’ici à deux semaines nous aurons les premiers résultats du T1 2018. Ils seront bons et on se concentrera sur ce qui est. Retour aux fondamentaux donc, à ce qui se passe réellement dans la vraie vie, comme sur Bookface qui est officiellement devenue LA daube qui ne sert à rien. D’ici à quelques années on se souviendra de cette période qui aura tout de même duré quelques années: mettre sa vie en ligne en publiant des photos stupides. Un simple accident de l’histoire. Il n’est pas exclu qu’un jour on en parle à l’école et que l’époque des réseaux sociaux paresse dans les livres d’histoire comme la période Néolithique. On se demandera tous comment cela était possible et on secouera la tête.

Je vous propose donc de continuer à encaisser tranquillement vos dividendes sans céder à la panique. Les cours baissent et alors? Encaissez vos rendements. C’est toujours ça de pris. Mieux vaut être investi dans des titres de sociétés qui produisent quelque chose de réel que de choisir de parquer votre blé dans des titres de dette qui ne rapportent rien. Tiens, la France annonce ce matin que sa dette atteint 97% du PIB. Trop cool. Là c’est un coup sûr. La dette mondiale continue de monter et personne ne s’en soucie pour le moment. Cela fait 10 ans qu’on se dit que ça ne peut continuer ainsi et pourtant oui, la « magie » régulière continuer d’opérer. Le monde s’endette toujours davantage et pas certain que ça s’arrête. Lorsque je faisais mes premières armes de banquier et que je n’y comprenais encore rien à tout ce bazar, on parlait du crash de 1987. Je me souviens que déjà en 1987 on se demandait comment les Etats-Unis pourraient continuer, parallèlement au massacre boursier, à vivre avec une dette hors de contrôle. 30 ans plus tard on se pose toujours la même question et rien n’a changé: la dette continuer de monter. La semaine dernière je suis encore tombé sur un article qui s’inquiétait des mesures de rétorsion contre la Chine, parce que oui la Chine, il semble qu’ils pourraient ne plus acheter de bons de Tresor. Mais on s’en fout! Si la Chine n’achète plus de dette, au pire c’est la FED qui l’achètera! Il suffit d’imprimer des billets. L’économie c’est exactement cela. On fait ce qu’on veut n’importe comment juste pour maintenir le système en vie. On s’arrange sur absolument tout en fixant des lois bidon qui ne valent rien. Je corrige. Elles occupent des personnes qui sont payées pour les mettre en place. Et ensuite on fait ce qu’on veut avec.


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