La BCE va bouger. La FED va déclencher la poursuite de la hausse des taux. La BNS suivra. Et les bourses? Elles vont monter, encore pour un moment, jusqu’à ce que ça commence à pécloter. Les banques devraient recommencer à encaisser du pognon grâce aux taux, sauf pour celles qui se font tanner pour des amendes. Credit Suisse vient de se reprendre la 759ème prune depuis 2008. D’ailleurs c’est devenu tellement banal que la banque ne se donne même plus la peine de donner les raisons car tout le monde s’en fout complètement. On sait juste qu’ils se sont fait peigner et c’est tout. Donc on devrait acheter les banques. Ceux qui achèteront les banques seront les spéculateurs, les parieurs invétérés, ceux qui n’auront pas peur de se reprendre une casquette un jour. Investir dans une banque, c’est en fait parier sur le hasard, un peu comme tenter de prédire si la Suisse battra le Brésil 6 ou 7-0. On peut rêver. Ou pas. Mais dans les banques, il y a encore les fantômes du passé qui se cachent on ne sait où. Demandez à Deutsche Bank. Ils ne savent même plus ce qu’ils doivent et à qui et combien de procédures leurs pendent au nez. Même les réviseurs ne sont pas à même de chiffrer les provisions. C’est impossible car plus personne n’y comprend rien.
La dernière fois que les banques centrales avaient tenté de vouloir normaliser la situation ça c’était très mal passé. On est junkies depuis 10 ans donc tout à coup ça va faire très drôle de se dire qu’on nous prive soudainement de cocaïne. Va falloir faire sans = soubresauts des marchés et chiasse pourraient s’inviter dès cet automne. Car depuis le temps qu’on s’y prépare, chacun devrait avoir fait ses provisions de Stimorol et d’avoir dit tout l’amour qu’on porte à sa famille, juste au cas où tout partirait en vrille. Le Nasdaq vole de record en record et l’évolution des cours des technos me laisse pantois. Aucune idée si nous sommes à la veille d’une nouvelle flambée des cours ou si ce n’est qu’un feu de paille. Car avec la hausse des taux, on s’en va clairement dans une direction non plus influencée par les personnes qui cherchent juste à placer leur argent, mais par les spéculateurs. Car à présent, avec des taux qui vont monter, on pourra parier tant sur les actions (et tirer des puts à tout va) que sur les obligations, avec de brusques mouvements de balancier de l’un vers l’autre suivant l’état de la chaussée.
Ensuite c’est toujours la même chose avec l’inflation. Tant qu’elle ne s’emballe pas trop les banques centrales ne montent pas leurs taux comme des abrutis. Donc on se rendort et on laisse mijoter. Mais si ça s’emballe on va tous ressembler à Neymar. Il court très vite mais il ne tient pas debout. Le cycle haussier que nous vivons, formidable de durée, ne donne pour l’instant aucune velléité de vouloir ressembler à Neymar, surtout avec les Apple et consorts qui pètent record sur record. Jusqu’à présent j’ai toujours laissé passer les orages sans trop m’affoler, même s’il n’arrête pas de flotter en Suisse. Ça finit toujours par passer. Et pour l’instant rien ne me dit que le cycle touche à sa fin, même si pour la première fois j’observe cette phase de transition d’un peu plus près. Surtout que les Emergents commencent à tirer la langue, même si les journaux nous disent que maintenant c’est plus pareil qu’autrefois, qu’ils sont mieux prémunis contre les risques de change et que leur dette est « supportable », même si elle est émise en dollars… Ne jamais oublier que les Emergents sont souvent le reflet des déséquilibres naissants. Et comme avec les subprime, on aime bien se rassurer en se disant que ce n’est pas grand-chose, et que nous les pays super forts et riches on s’en tape le pompon. Les Turcs vont apprendre dans les mois qui viennent ce que souffrir veut dire. 12.15%: c’est le taux de l’inflation en mai. En avril c’était 10.85%. Et d’autres pays suivront. C’est dingue, mais tout à coup on s’intéresse à l’Argentine et plus seulement à Messi. On s’intéresse aussi à la Colombie (ils ont une équipe de foot eux?). Pour une fois qu’on parle de la Colombie autrement qu’en termes de came c’est tout dire.
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