La période est intéressante car les choses changent. Il y a quelques années, Chelsea avait défrayé la chronique lorsque M. Abramovich avait fait ses emplettes sur le marché en n’hésitant pas à faire venir des joueurs au club en simplement doublant leur salaire. Aucun club ne résistait à cela et beaucoup ont pensé que l’ex oligarque débarqué à Londres avec sa fortune allait bousiller le marché. En fait, avec le recul, on se rend compte juste d’une chose. M. Abramovich n’a fait que lancer la grande dérégulation là-aussi. Et au fil des ans, les autres clubs s’y sont mis, recherchant tour à tour des investisseurs capables de soutenir la marche en avant de Chelsea et en renégociant des contrats de sponsoring qui atteignent désormais le ciel.
Aujourd’hui, ce sont les Asiatiques et les sultans du Golfe qui ont pris le contrôle de la plupart des clubs européens, et l’époque d’Abramovich et consorts est révolue. Jusqu’à quand ces braves gens seront-ils d’accord de sortir si loin de leur base en dépensant des sommes astronomiques alors que le véritable marché se trouve… chez eux! Telle est la question. Des offres pour des joueurs de classe mondiale arrivent de clubs chinois, et les salaires versés en Europe apparaissent comme dérisoires. Les meilleurs joueurs du monde accepteront-ils encore longtemps de jouer en Europe? Rien n’est moins sûr, même si aller jouer en Chine revêt encore quelque chose d’assez exotique.
Enfin moi je dis ça je dis rien, mais peut-être pour bientôt l’exode des meilleurs joueurs du monde pour l’Asie, avec en retour de nouveaux championnat européens, moins élevés, avec des joueurs indigènes aux commandes, des salaires abordables et surtout, des prix de billets acceptables pour le peuple. Utopie? Folie? Peut-être… ou pas. Avec à la clé un retour à des valeurs plus saines? Bien possible aussi. Car juste en passant, le foot reste certes un sport magnifique, mais surtout un jeu. Dernier point dont il faut tenir compte: l’Histoire. La Chine et le foot, ça fait pas vraiment « Histoire ». Ça fait plutôt « nouvelle mode ». Tandis qu’en Europe le foot reste une institution, avec une tradition, une véritable culture, même si l’indigestion de matchs à répétition entre seigneurs est en train de tuer la passion. Voir à la télé le Real ou la Juventus est devenu aussi important et divertissant que d’aller manger une saucisse un samedi matin à un match de juniors. Trop tue la demande.
Dans mon précédent billet, je décrivais la bêtise actuelle de la mobilité, de la déresponsabilisation, des menaces de licenciement et des déportations, des travailleurs qui passent leur temps en déplacement. Je décrivais également le retour en arrière prôné par M. Trump, qualifié à juste titre de progrès par lui-même, mais vu par les autres comme un retour en arrière. Trump s’est rendu compte que le système est allé trop loin. Les footeux s’en rendront bientôt compte également. Le foot en Europe tel qu’on le connaît, c’est terminé. Le chaland a le choix de tout et s’intéresse de moins en moins au foot, qu’il ne voit plus comme une compétition, mais comme un divertissement, noyé qu’il est parmi les 672 chaînes de télé que vous offre votre prestataire. En clair, bientôt, on s’en foutra complètement de toute cette bastringue. Car à trop vouloir jouer sur l’excitation en répétant encore et encore du foot à haut niveau à la télé tous les soirs, le foot est devenu banal. Et droit devant, une grande migration qui se prépare là encore.
La seule question qui fout le bordel… et où joueront les joueurs chinois dès que les Sud-Américains et les Européens leur auront piqué leur place??? En fait c’est comme en Europe… on ira les voir jouer en 2 ou 3ème division. Avec grand plaisir.
Laisser un commentaire