Il y a des matins où je me demande pour de bon à quoi ça sert d’écrire. Ecrire pour ne rien dire c’est assez chiant. Ecrire ce qui se passe sur les marchés en ce moment c’est encore plus chiant. Les bourses? Elles sont retombées dans leurs travers de 2016. Un jour c’est pile, un jour c’est face. Les nouvelles sont interprétées avec force et caractère, pour au final un statut quo parfaitement risible. La vague de froid qui touche l’Europe occupera au moins les journalistes pour quelques jours (on se console comme on peut). Manquerait plus qu’il y ait beaucoup de morts pour qu’ils puissent bien nous raconter l’horreur vécue par les SDF qui pourraient geler sur place. C’est terrible mais c’est ainsi. Nous souhaitons lire du sensationnel. Nous voulons du sang, de l’horreur pure. Si vous souhaitez déprimer, en plus d’avoir froid, regardez le Journal ces prochains soirs et vous serez servis.
Tout est prétexte pour monter ou baisser. Les marchés sont complètement débiles et les traders aussi. Nous poursuivons le trend d’avoir une vision de fin du monde qui pourrait très bien tomber à peu près toutes les 24 minutes. Il semble que tout le monde soit en mode pile ou face, où chacun semble guetter LE signe qui nous dira que nous allons tous nous crasher grave pour tout perdre, ou encore doubler en deux jours. Tout le monde semble s’énerver à vouloir déceler chaque tout petit signe. Et chaque tout petit signe dans un sens ou dans l’autre est interprété puissance 1000. Bref, ces marchés, c’est du n’importe quoi. On interprète tout et rien chacun à sa sauce et on oublie les fondamentaux. On se base sur la vitesse à laquelle souffle la bise pour prédire la période de reproduction des crapauds. C’est n’importe quoi. Mais ce qui me fout en rogne avant tout et c’est bien le pire, c’est que j’arrive encore à m’énerver de tout cela!
Vous l’aurez compris, si vous tirez une droite de toute une semaine boursière, vous n’en tirez strictement rien, comme si vous avez regardé les JO sans rien y comprendre. A la fin, les Russes ils étaient Russes ou pas Russes? Ils étaient dopés ou pas? Et qui a gagné au hockey? Des Russes ou des pas Russes pas dopés? Dans le fond, on s’en fout. Pas besoin d’aller si loin pour s’énerver. Prenez les FC Zürich par exemple, dirigé par un mec qui fait à peu près tout faux mais dont le passe-temps est de péter du pognon. L’hyper colérique Forte a été démis de ses fonctions et remplacé par Magnin. Et quand on se rappelle du bonhomme lorsqu’il jouait, je me dis que c’était très bien qu’il ait pu jouer au haut niveau. Car dans les petites ligues, avec son caractère de cochon, il n’aurait pas réussi à terminer un seul match. Magnin, avec les « émotions » qu’il souhaite transmettre, je lui donne à peu près jusqu’à fin avril pour se faire virer. Un joueur débile n’a jamais fait un grand entraîneur, même pas dans une petite ligue et encore moins en vétérans.
Les marchés en sont exactement à ce point-là. Ils se nourrissent d’idiots qui surréagissent à tout et rien et qui portent des lunettes de soleil adaptées aux balades sur les glaciers en pleine nuit. Pour le reste on repassera. En fait c’est comme pour la bise, y a plus qu’à attendre que ça se calme et d’ici là installez-vous sur votre peau de mouton, prenez un bouquin écrit par Magnin sur « comment développer l’esprit de team en beuglant comme un veau » et gardez votre thermos de thé à portée de main.