Euro zone death trip

C’est toujours l’Allemagne qui dicte le rythme. Les pays du Sud n’y arrivent toujours pas et ne parviennent pas à balancer leurs budgets. Comme l’Europe a décidé de ne rien décider quant à la gouvernance politique en ne fédérant pas formellement les Etats (Bruxelles ne représente qu’un amas de fonctionnaires grassement payés qui ont pour seul objectif de dénicher le meilleur moules-frites du pays), chaque pays se voit contraint de s’autogérer selon ses propres politiques. Le seul hic, c’est qu’ils ont adopté une monnaie unique qui ne sert à rien, ou plutôt qui les dessert pour dire vrai. J’ai toujours été contre l’euro et il y a longtemps, j’avais aussi refusé d’investir le moindre franc en écus. L’euro est un échec total. La politique monétaire de la BCE est un chaos, sauf pour l’Allemagne et dans une moindre mesure pour les Nordistes. Mais pour les Pestiférés, c’est une catastrophe.

Le titre de ce billet est le titre d’une chronique écrite le 27.09.2011 par Paul Krugman dans le NY Times. Cette chronique rappelle l’Histoire de l’Allemagne entre 1930 et 1932. Le chancelier Heinrich Brüning n’en démordait pas: il fallait absolument balancer les budgets alors que l’Allemagne se trouvait en plein chaos et aucune carotte à distribuer aux chômeurs. Ces mesures ont mené à ce que vous savez: l’hyperinflation et l’avènement d’Hitler au pouvoir. Krugman rappelait dans sa chronique qu’une telle issue demeure aujourd’hui peu vraisemblable. En revanche, je ne peux que constater que sa chronique d’il y a 5 ans reste pleinement d’actualité. Les pays du Sud devraient pouvoir dévaluer leurs monnaies afin de relancer le commerce. Or il n’en est rien. Tout reste complètement trop cher et pour tenter de redevenir compétitifs, on licencie et on baisse les salaires des gens qui ne peuvent plus nouer les deux bouts. Donc moins de pouvoir d’achat = consommation à la cave et rien pour la faire repartir. On se tire une balle dans le pied et on espère dépasser Bolt dans la dernière ligne droite. Ce sont des baffes qui se perdent.

Krugman est un chantre de la dérégulation à outrance par l’endettement excessif, donc de la fuite en avant par l’impression infinie de monnaie, et surtout en creusant le déficit. Pour lui, il faut absolument faire repartir la machine avant tout autre mesure. Il ne remet pas en cause le fonctionnement du système. Mais dans sa vision des choses, sa chronique reste pertinente. Ce que fait l’Europe, sous le diktat de l’Allemagne, ne rime juste à rien. Et dans 2 ans nous fêterons déjà les 10 ans de l’éclatement des subprime. Joyeux anniversaire! Et dans 2 ans, nous pourrons parler officiellement de lost decade avec, au rythme où nos Elites réagissent, 10 belles années de « lost decade again » devant nous. Si tout ce bazar ne pète pas d’ici là. Car un jour il faudra passer les pertes. Les Etats sont étranglés par l’endettement et les taux ne peuvent plus remonter, sous peine de voir ces derniers se résoudre à prendre des mesures draconiennes, comme remplacer les Mercedez de fonction par des calèches tirées par des chevaux des Franches-Montagnes.

La claque est à venir, sans aucun doute. Mais quelque chose me dit que ce ne sera peut-être pas forcément le monde dérégulé de la finance qui l’initiera cette fois-ci. J’observe les enjeux géopolitiques qui se tendent toujours davantage, avec une Turquie dirigée par une personne prête à tout pour se faire respecter. L’Europe a besoin de la Turquie pour juguler les flux migratoires. Et quelque chose me dit que les flux migratoires, s’ils sont gérés aussi bien que le bordel de Calais, pourraient très vite devenir un sujet qui risque de causer de grands dégâts.


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