Euphorie quand tu nous tiens…

Noël toque à nos portes et pourtant ce n’est pas encore le moment de déballer son cadeau. On se réjouit mais on n’ose pas encore y croire vraiment. La différence entre un cadeau et la bourse? Le paquet n’enfle pas. Tandis que les actions ne cessent de prendre du volume, même après quelques séances de petite baisse qui n’étaient rien d’autre qu’une période où les intervenants ont repris leur souffle. Nous nageons dans un océan de neige. Nous nous prélassons librement raquettes aux pieds dans l’insouciance d’un matin glacial. On a beau tenter par tous les saints de refroidir l’ardeur du marché personne n’y parvient. Les marchés montent et montent sans discontinuer. Des titres accusant un important retard dans leur valorisation comblent peu à peu leur retard, comme les constructeurs de voitures par exemple. Le scandale du diesel? Tout le monde s’en fiche complètement. Car les constructeurs de voitures restent des machines à faire du fric et il serait bon de se le rappeler. Et peu importe que l’on parle de voitures électriques ou qui se conduisent toutes seules, ou qu’on y croie ou pas. On aura toujours besoin de voitures! C’est aussi simple que cela.

L’exubérance se dénote également à quelques petites observations. Prenez le titre Roche, resté en-deça de ses capacités. La simple annonce d’une bonne nouvelle quant à un médicament dope le titre de 7% en une seule séance. C’est beaucoup trop vu son caractère défensif! Le public achète ce qu’il lit. La moindre bonne nouvelle se traduit par une ruée sur le gâteau, quitte à vouloir engloutir une tourte forêt noire d’une seule bouchée. C’est simplement trop. J’étais au café un de ces quatre, avec des gens que j’apprécie mais qui n’ont jamais investi un franc en bourse car ils n’y connaissent rien. Ils s’y sont tous mis! Ils n’y comprennent à peu près rien à ce qu’ils ont fait mais leur banquier leur a dit que c’était l’heure d’y aller. Donc ils ont fait confiance. Un peu comme lorsque vous vous rendez chez un notaire pour la première fois et que vous buvez ses paroles tant le domaine est particulier. L’euphorie actuelle peut très bien encore durer plusieurs mois, ou quelques jours. Mais je rappelle que personne n’aurait parié un kopek sur un bull market né il y a 9 ans et qui durerait si longtemps. Je n’ai cesse de le rappeler. Nous vivons une période spéciale, dans un univers temps spécial, où tout ce que nous avons appris durant nos études ne sert à rien. Cela fait tant d’années que je lis un peu partout que les marchés ne peuvent plus monter qu’il ne me serait pas surprenant du tout que la période euphorique que nous vivons dure encore peut-être quelques années, avec des niveaux encore à chercher qui dépasseront l’entendement. Rien n’est rationnel. Tout est complètement faussé par l’argent qui coule à flots et surtout par les taux bas.

Ceux qui détestent Nick Hayek feraient bien de revoir leurs jugements. En été déjà il sonnait la charge en indiquant que ses employés avaient réenclenché leurs machines. Habitué aux déclarations qui détonnent, au franc-parler, on a attendu pour voir. A présent les chiffres sont là. Le titre cote CHF 368.00 et toujours pas un seul franc de dette, avec une capacité de production intacte puisqu’il n’a pas réduit ses effectifs malgré deux années de vaches maigres. Ce titre est un achat. Nous avons la mémoire courte. Peut-être bien de se rappeler que ce titre a déjà dépassé CHF 600.00. Peut-être se rappeler qu’un titre comme VW, qui valait EUR 35.00 début 2009 est monté jusqu’à EUR 262 avant le scandale du diesel. A 166, il subsiste un formidable potentiel de rattrapage.

Je ne crois en aucune façon qu’il faille se méfier de tels niveaux boursiers, malgré l’alignée des records. La prudence voudrait que ceux qui ont gagné s’en aillent gentiment, en attendant le crash qui forcément se produira un jour. Mais ce jour n’est pas venu, même si la FED monte ses taux en décembre. Je ne vois simplement pas ce qui pourrait faire dérailler cette machine. D’ailleurs, je me demande même si quelqu’un maîtrise un tantinet ce qui est en train de se produire. En fait je ne le crois pas. Nous avançons et profitons de nous enrichir grâce aux banques centrales, tout en sachant que c’est aussi le chant du cygne qui se joue actuellement. Car lors du prochain crash, il n’y aura plus de transfert possible. Les Etats surendettés ne pourront plus se transformer en sauveurs de banquiers. Et là ça fera bobo… de gros bobos.


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