Euphorie quand tu nous tiens… sauf pour l’immobilier

Ça fout les jetons lorsqu’on consulte les charts. La flèche est dirigée presque à la verticale. Le carburant de cette hausse un peu folle ?

  1. Les discussions du trade-deal entre les Chinois et Américains qui « avancent bien », même si on ne sait strictement rien.
  2. Les résultats du T1 qui nous harponnent tellement ils sont bons.
  3. Trump qui met une pression folle sur la FED en leur disant: « Mais baissez ces taux vous attendez quoi ? »
  4. Les taux justement. Ils sont, restent et resteront au plancher.
  5. Il n’y a toujours pas d’inflation, même si certains faucons hurlaient il y a 10 ans que nous y courions.
  6. L’endettement qui ne cesse de croître, et c’est gratuit. Et tout le pognon qui se dirige à une seule place: les actions.
  7. Et pour finir, aucune catastrophe à déplorer, mis à part la déroute du PSG hier soir. C’est tout dire.

Les marchés montent et montent. Les actions sont les seuls assets qui rapportent encore quelque chose. Nous assistons à une fuite en avant, une euphorie pure qui peut durer encore un sacré moment puisque les taux vont… encore descendre. Je l’ai déjà écrit je ne sais combien de fois, mais les taux ne pourront plus jamais remonter sans créer un immense séisme. Tant les Etats que nombre de privés ne pourront pas se payer ce luxe. Le luxe de pouvoir supporter un simple prix à du crédit. En fait, on tire une immense charrette de dettes mais on ne sent pas le poids de la charrette, car nous roulons à toute allure sur un faux plat descendant. Un peu comme quand vous faites la route Darwin – Adelaïde. C’est tout droit et vous n’avez quasiment pas à appuyer sur le champignon.

En Suisse en revanche on se refait le même refrain d’il y a quelques années où on semble vouloir se préoccuper de l’immobilier. La BNS, semblerait-il, voudrait bien réguler davantage le secteur, protéger les emprunteurs du séisme à venir. Alors là vous me permettrez d’y mettre un tout petit doute. En fait, c’est un peu comme si Manchester United réfléchissait sérieusement à revoir le poste « conciergerie » de son stade, en se demandant par exemple s’il ne faudrait pas engager quelqu’un 1 heure par semaine pour astiquer davantage le cadran de l’horloge du stade.

Le marché immobilier suisse reste une catastrophe. Les prix baissent, il y a toujours plus de logements vides et on construit partout ! Donc un coup ça va vraiment faire PAF, sauf à Genève car au bout du lac c’est pas pareil. Les Genevois n’ont pas le choix. Lorsqu’ils se rendent dans un magasin pour acheter une Swatch, le vendeur leur explique gentiment que le prix à payer sera l’équivalent d’une Breguet.

Les intentions de la BNS sont louables mais dans les faits je ne vois pas bien ce qu’elle pourra entreprendre. Monter les taux ? A peu près aussi certain que de voir le budget de Lausanne passer à 40 millions la saison prochaine, même avec Ineos derrière. Réévaluer l’amortissement dû ? Possible. Mais si on le fait, ce sera au moins aussi puissant que mon démarrage légendaire sur 5 mètres. Si la BNS voulait vraiment entreprendre quelque chose, elle devrait alors décider quelque chose de très impopulaire. Comme par exemple fixer le taux d’endettement à 50% de la valeur du bien. Et comme valeur du bien, je parle de la valeur intrinsèque du bien, pas de la valeur du marché qui tient compte de tous les désespérés qui proposent tout et rien pour une simple cabane de jardin.

Nous nous trouvons en mode « en avant toutes ». On a bourré le fourneau et on continue de le bourrer de charbon. Payer le charbon ? On n’y pense même pas. On empile les factures sur le bureau et on s’en occupera un jour, lorsque tout s’effondrera. C’est tout ce qu’il y a lieu de constater pour le moment.


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