| Billet invité | Vous le savez depuis belle lurette. Mon avis sur la chose reste tranché. La croissance « retrouvée » n’a aucune chance de venir à bout des déséquilibres financiers. Le chômage ne se résorbera plus, surtout en Europe. Aux États-Unis, les chances de retrouver un emploi semblent meilleures, à condition que l’on accepte de devenir gonfleur de ballon dans un parc Mickey, garde-chaise d’un chauffeur de bus à New York, cireur de chaussures à Central Park ou travailler de nuit et tous les dimanche dans un fast food à raison de 6 dollars de l’heure…
Le réel problème reste la dette, nerf de la guerre. Pas celle de la Syrie. Mais bien la guerre intérieure. Cette gangrène qui affaiblit l’Occident chaque jour un peu plus. Le pari que j’ai fait il y a bien longtemps trouvera une forme de réponse ces prochaines semaines: tapering or not tapering? Les derniers événements me confirment dans mon opinion: la FED ne pourra plus jamais réduire l’impression de monnaie. Les rendements des emprunts d’Etat se sont appréciés ces dernières semaines. Je lis ci et là qu’il ne s’agit que d’un juste retour à la normale des taux d’intérêts, que les marchés anticipent simplement l’arrêt programmé de l’arrosage de liquidités. Vraiment? Ou pas? Et si les investisseurs détenant de la dette américaine étaient comme par miracle devenus vendeurs de cette dette. Cela pourrait expliquer le regain de tension sur les taux. Méfiance.
En fait, la question que personne ne veut se poser est celle-là: mais qui achètera la dette américaine si d’aventure la FED cessait d’en racheter? Le Qatar? Les Îles Cayman? Le canton de Genève? Et si les détenteurs de bons du Trésor ne faisaient en fait qu’anticiper l’éventuelle cessation de paiement des Etats-Unis. Cela donne à penser n’est-ce pas? Car au vu de l’incertitude actuelle, en partant de l’hypothèse que je détienne des bons du Tresor, je n’hésiterais pas une seule seconde. Je vendrais ces derniers tant qu’il existe… un acheteur! Donc pour le moment la FED. Vision cauchemardesque que je n’ai pourtant pas encore envie d’envisager. Le crash serait alors assuré. Imaginez-vous: vous détenez des titres de dettes émis par la plus grande puissance du monde et vous vous retrouvez avec un marché complètement sec. La panique serait alors totale et l’histoire des subprime nous apparaitrait alors comme une simple plaisanterie. Là également rappelez-vous 2008, d’un jour à l’autre, paf! Plus d’acheteur sur le marché… Personne ne voulait y croire. L’impensable s’était produit. Et là deux options: soit la FED remet la compresse et imprime à nouveau des billets, retardant par ce biais la faillite des Etats-Unis d’Amérique de quelque temps. Ou alors la FED n’imprime plus de billets et les Etats-Unis annoncent au monde un beau dimanche qu’ils font faillite et tout part en sucette en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Encore quinze jours à attendre et on en saura bien plus. L’exercice de fin septembre sera non pas d’écouter religieusement ce que God Ben prêchera, mais bien de lire entre les lignes, de déchiffrer les subterfuges utilisés pour justifier l’injustifiable.
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