| Billet invité | On en parle sans en parler. On prend conscience et en même temps on n’en tient pas compte. Les changements climatiques bouleversent le monde. L’Australie ne passe pour ainsi dire plus douze mois de suite sans vivre un cataclysme. Après une vague de chaleur qui a fait fondre le goudron des routes de Sydney, c’est à nouveau le Queensland qui a souffert, englouti par une montée des eaux digne de l’apocalypse.
Ailleurs sur cette terre, comme à Pékin ou Sao Paulo, on ne sait plus comment faire pour y voir clair. Le smog ne se dissipe plus. Le pouvoir d’achat augmente et les gens, qui longtemps sont restés pauvres, veulent à présent goûter au plaisir de la possession. Et quand trop de monde en même temps adapte sa manière de fonctionner, cela donne simplement une catastrophe, ou le chaos…
La Chine par exemple, dont on dit encore et toujours que c’est l’eldorado du futur, ne sait plus comment se dépatouiller. Avec son rêve d’augmenter le pouvoir d’achat de ses concitoyens afin de stimuler la demande intérieure, le gouvernement chinois s’est tiré une balle dans le pied. Réseaux de communication inadaptés, voies de circulation obsolètes, eaux polluées, air irrespirable. Et tous ces consommateurs qui trépignent d’impatience de pouvoir enfin conduire leur voiture après des années de dur labeur, les voilà contraints de la laisser au garage ou alors d’accepter de rouler en étant incapable de passer la deuxième vitesse en raison des embouteillages.
La croissance c’est bien. Elle est nécessaire nous dit-on depuis des lustres. Vraiment? Je me pince pour ne pas m’éclaffer de rire. La croissance européenne peut sans autre prendre place dans une jolie boîte d’archivage. Quant à la croissance chinoise, c’est comme lorsqu’on fait de la pâte à tresse et qu’on la laisse reposer. Mieux vaut ne pas risquer d’ouvrir la fenêtre et de provoquer ainsi un choc thermique… ça s’effondre d’un coup!
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