Les daubes suffoquent

Je débuterai avec fanfare et tambours en reprenant la citation de M. Lehmann, boss d’UBS au pays de la fondue: « Chez UBS, la fierté est de retour ». Tout est dit. Peut-être une nouvelle manière de communication toujours aussi détonante de la part du géant bancaire qui reprend l’avantage sur Credit Suisse dans son match à distance. Je connais encore beaucoup de banquiers et je peux vous dire qu’ils font simplement peine à voir. Il y a bien longtemps que la banque ne fait plus rêver personne. On y travaille par dépit. A quand la prochaine prune à régler? 10 ans de prunes successives je rêve. Il faudra 30 ans pour effacer ça, sans aucun scandale. Au-delà des chiffres, du bénéfice, il y a la confiance. Le mot « confiance » ne fait plus partie des valeurs des banques, mis à part certaines banques régionales qui ont conservé cela en ne dérapant jamais au-delà de leur métier de base. Un client vient déposer de l’argent, et la banque en profite pour le prêter à d’autres. C’est aussi simple que cela.

En bourse ça panique et ça ne panique pas en même temps. Une constatation: les daubes se font laminer. Après Facebook qui n’a toujours pas compris que plus personne ne leur fera jamais confiance (debleu de nouveau ce mot qui ne se mesure pas en francs…), c’est au tour de Tesla de se faire bousiller séance après séance. On commence à prendre conscience du désastre et qu’au bout d’un moment, à force de promettre, il faut délivrer. Tesla produit 2’500 voitures par semaine. Cela fait longtemps qu’ils devraient en produire 5’000. Et il est prévu, ou plutôt promis, d’en produire 10’000 en fin d’année. Mais ce qu’il faut savoir encore, c’est que Tesla doit rembourser USD 1.2 milliards dans les 12 mois qui viennent. Tout cela donne confiance pas vrai? Surtout lorsque l’on sait qu’ils n’ont jamais encore gagné quatre sous et qu’ils brûlent une tonne de cash par mois.

Ces deux exemples me font dire que tout gentiment, après 10 ans de hausse, les marchés commencent à réaliser qu’il y a des daubes sur le marché, qu’elles sont complètement surévaluées, et qu’il convient peut-être de prendre conscience que c’est le chant du cygne qui se fait entendre, pour ces valeurs-là. Pour une entreprise, outre les finances, c’est l’image qui compte pour les clients. C’est cool ou pas cool? Je vous laisse juge et pensez très fort à UBS, Tesla et Facebook. Car pour le reste des entreprises ça continue de cartonner, même si l’ordre économique pourrait se modifier quelque peu ces prochaines années avec l’ami Donald, créant un peu d’incertitude sur les marchés puisqu’il faudra prendre le temps de s’adapter à un monde commercial qui se redessine. Trump en a marre des traités qui désavantagent les Etats-Unis et il a raison de foutre la pagaille là-dedans, quitte à créer quelques tsunamis, quitte à se mettre la Chine sur le dos. Trump est comme un gardien de foot, complètement imprévisible et un peu fou. C’est exactement ce dont le commerce a besoin. Quelqu’un décidé à mettre la pagaille quitte à déplaire. Et Trump, de faire la courbette aux autres, il n’en a aucune intention. Il a certes son style tyrannique bien à lui, détestable, que je ne cautionne absolument pas. Mais le fond y est.

J’adore poursuivre mes recherches sur les fameuses voitures électriques. Les constructeurs ont semble-t-il tous axés leur com là-dessus, sauf VW qui parie encore sur le diesel malgré le scandale qui écorne l’image du groupe depuis 3 ans. Je lis beaucoup de promesses, beaucoup d’objectifs assez précis dans le temps. Mais de concret je ne lis rien. Et je n’ai toujours pas connaissance qu’un constructeur ait vraiment testé l’autonomie d’une voiture électrique, entre novembre et avril, à La Chaux-de-Fonds. Un test en conditions réelles? J’en rêve. Pour ceux qui ne connaissent pas La Chaux-de-Fonds c’est la ville la plus haute d’Europe, et en général il neige de novembre à avril. VW croit encore au diesel? C’est immoral, mais en même temps pas si débile que cela. Car si un habitant du Haut doit déjà recharger sa bagnole à la Vue-des-Alpes lorsqu’il se rend à Neuchâtel… disons que le diesel pourrait bien encore avoir quelques belles années devant lui.

Reste à vous souhaiter une bonne chasse aux œufs et aux bitcoins, pondus par des poules qui vivent en liberté ou enfermées dans une salle bourrée d’ordinateurs. La frontière du réel n’a jamais été aussi floue j’en perds la boule et ne sais plus quoi penser. Comme les investisseurs d’ailleurs…


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