Cette fois c’est sûr c’est différent. Ou pas…

C’est toujours impressionnant de regarder ce qu’il se passe dans les marchés. J’observe un immense décalage avec Main Street, donc le réel. Notre existence ressemble de plus en plus à une succession de crises qui ne font que se superposer et qui semblent toujours plus graves, difficiles à gérer. Les marchés ne nous disent pourtant pas cela. Ils ont certes globalement corrigé mais pas tant que cela dans les faits, même si la baisse se veut graduelle et continue. Aucun signe apparent d’une vraie débandade ne pointe à l’horizon car cette fois c’est différent. Le monde se prépare à une récession lente, voire très lente, avec une haute inflation mais avec un marché du travail qui continue à se montrer robuste. C’est historique. Je peux encore observer que certains titres ont massivement corrigé, mais que d’autres se maintiennent à des niveaux élevés. L’évolution des uns compensant celle des autres dans le poids des indices.

Je continue de penser que la situation évoluera de manière bien différente dès 2023 avec la montée généralisée des taux. Cette dernière s’est enclenchée de manière brutale mais comme elle est partie de zéro elle ne fait pas encore tant bobo que cela dans nos porte-monnaies. Mais ça viendra ! On en reparlera lorsque les taux seront à 5%. On reparlera alors des hypothèques et surtout des dettes étatiques. L’Italie se fait déjà attaquer, comme la Grèce il y a 10 ans. Sauf que l’Italie n’est pas la Grèce, avec des Hedge Funds affamés et avides de cadavres. On va juste espérer pour eux que leurs prévisions néfastes se réalisent car avec les paris qui sont pris… j’arrête là. On connaît tous des banques qui adorent sponsoriser des parieurs avides de leviers. Et ça ne finit pas toujours bien tout cela. Mais en tant qu’ancien banquier je sais que ce n’est pas bien de dire du mal des banques donc je me tais. Après on me dit que je suis méchant parce que je critique la profession.

La lente descente des bourses traduit pour le moment que rien n’est grave. Ça ne va pas super bien mais ça va. Les hausses de prix que les Européens et Américains subissent sont pour le moment absorbées par les consommateurs. Sauf qu’à un moment ou à un autre ça va bien finir par se voir. Chaque Euro qui est mangé par l’inflation ne se dépensera pas ailleurs. Donc ça va freiner mais on ne l’accepte pas. Il n’y a qu’à voir les Etats-Unis qui ont inventé une nouvelle règle par définir la récession. Un peu comme le mec de l’Est qui dit encore aujourd’hui qu’il n’est pas en guerre. Les States ne sont pas en récession. Et si c’est eux qui le disent c’est que ça doit être vrai non ? Même avec deux trimestres de « croissance négative ». Je me demande même si Mme Yellen ne s’est pas inspiré du grand chef russe pour elle aussi essayer d’inventer quelque chose d’original. La seule chose que je ne sais pas, c’est la punition prévue pour celui qui oserait dire que les States sont en récession. Plus de burger pendant trois mois ?

L’automne qui s’en vient devrait s’annoncer assez calme. Lent déclin de la bourse, hausse des prix, hausse des taux. Mais avec aussi bientôt le grand retour des bons de caisse (qui se souvient que ça existe ?) à taux progressivement attractifs dans les banques. Avec de vrais taux d’intérêts qui commencent par un autre chiffre que zéro. Pour ceux qui étaient déjà là en 1990, on obtenait du 7.75% à trois ans. Si si ça existait en Suisse. Et ceux qui souhaitaient bloquer leur hypothèque étaient tout contents lorsqu’on leur offrait du 7% sur 8 ans. Va-t-on revivre ce genre de truc ? On va bien rigoler. On se croirait en plein retour vers le futur.


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