Les trois mousquetaires-lopettes

C’est l’été et il ne se passe rien. La bourse? Brexit is over et tout est redevenu normal sur les marchés, sauf pour les Européens bien entendu. On se demande qui souffre le plus en fait. Peut-être que les marchés anticipent à présent le démantèlement futur de l’Europe et qu’ils jugent préférable d’investir à N.Y, London ou Zürich. Autant de pays qui gèrent leur propre monnaie, avec des gens qui peuvent décider et qui disposent de marge de manœuvre. Car en Europe, ben voilà… Leur manière de fonctionner est à peu près aussi efficace que lorsque j’étais recrue et qu’il fallait demander congé. C’était long, fastidieux et bourré d’incertitudes. Comme la voie hiérarchique est longue lorsqu’on attend…

L’Angleterre se prépare déjà à la suite. Elle vient d’annoncer qu’elle allait baisser le taux d’imposition pour les entreprises. Le message est: « Venez chez nous, la Guinness est devenue bon marché et vous pourrez ainsi mettre plein de « like » sur notre page Bookface ». Sooooo coooool in England! Mais tout cela n’est que poudre aux yeux car on détourne le regard de « l’investisseur ». Le vrai problème? C’est que Farage, Johnson et… Cameron se sont fait la malle et qu’il n’y a personne derrière. Facile comme ça juste en passant. C’est un peu « je fous la pagaille et une fois que j’ai eu ma sucette je pars me cacher dans un fourré et je fume mon tarpet tranquille ». Cameron? Un Europhobe confirmé. Son vrai visage est d’ailleurs apparu lorsqu’il a lancé le référendum. Ensuite, il n’a fait que tenter de colmater son image pour ne pas avoir l’air con se rendant compte de la pagaille qu’il avait foutue et pour ne pas perdre la face lorsqu’il allait se faire une bonne bouffe à Bruxelles avec ses potes européens déprimés.

L’avenir? Des années d’aller-retour entre deux mondes inconnus. Il n’y a plus de leader, plus aucune vision, aucun projet. La seule chose qui reste, c’est protéger ses propres fesses et ses frontières et ne pas sombrer. Ce que les trois mousquetaires n’ont pas dit, c’est que le fait que l’Angleterre sorte de l’Europe n’y changera rien. Les gens n’ont pas voté contre le marché unique, mais parce qu’à leur avis il y a trop d’étrangers. Or tout cela n’y changera rien. Les frontières resteront ouvertes comme elles le sont, avec peut-être des permis de travail à demander cette fois-ci. Mais qui empêchera un étranger de venir tenter sa chance?

La bourse pour cet été, pour cet automne et pour l’été prochain et peut-être même celui d’après, ce sera cela: on monte un peu, et on descend un peu. Le Brexit n’était juste rien. Et ce n’est pas cela qui change quoi que ce soit. Le problème reste immense en Europe avec des taux zéro, des banques (et surtout les Italiennes) qui n’arrivent plus à planquer de manière correcte leurs dettes pourries (le tapis n’est plus assez grand), une croissance amorphe et un taux de chômage proche de 20% si l’on compte tout le monde, comme c’est le cas en France et… aux Etats-Unis! Les bourses? En attendant le mirage qui ne viendra pas, elles continueront d’être suspendues au seul piton qui tient encore sur la face nord du Cervin. Et pour le moment ça tient, jusqu’à ce qu’un con tire trop dessus!

On se retrouve à Noël pour faire le point? Car si je me prends au jeu, sans relater les faits qui feront jaillir les cours à la baisse ou à la hausse durant cette période, je vous parie que j’écrirai que la bourse reste parfaitement chiante et qu’il ne se passe rien. Notre super tanker n’avance plus et a été transformé en gigantesque dance floor où tout le monde s’éclate au Mojito. Il stagne au milieu de la Méditerranée en attendant soit un gros coup de vent qui le fera avancer vers un port, donc vers les sommets en ce qui concerne la bourse, ou alors une grosse tempête qui aura raison de ses tonnes d’acier.


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