Il faut être à moitié taré pour suivre cette bourse. En fait, la bourse, c’est juste le miroir du monde en général, et pas seulement sur le plan économique. Lire la bourse, voir ses réactions, c’est un peu comme dans Blanche-Neige. On se demande qui est la plus belle du royaume et on jalouse ceux qui « savent ». Les cours reflètent un degré d’emmerdement proche des étoiles et comme on est sorti de la stratosphère, on peut toujours rêver du croisement annoncé d’une grosse météorite. Le monde reste sous perfusion et on s’angoisse devant les horreurs technologiques qu’on nous prédits. Je n’ai jamais compris pour quelle raison la presse en général s’émerveille d’écrire des papiers sur les robots, sur ces bagnoles qui roulent toutes seules, sur des téléphones qui nous gouvernent bientôt complètement. Parfois, j’ai un peu l’impression qu’on nous balance ce genre d’infos juste pour cacher l’essentiel, ou pour faire vendre (léger soupçon…).
Un grand nombre d’entre nous n’en a juste rien à faire de tout ce bazar et il appartient à chacun non pas de s’énerver face à une machine à café qui pourrait devenir articulée et qui se commande avec le bouton du store, mais plutôt d’accorder toute l’importance requise à ces « avancées technologiques ». L’inutilité n’a de pouvoir sur nous que si on la considère. En fait c’est un peu comme quand votre chef vous demande de travailler plus vite. Vous l’écoutez sagement afin qu’il ait l’impression d’avoir été pris au sérieux, et puis vous filez ensuite à la cafétéria lire le journal. Roulez y a rien à voir!
Les marchés restent scotchés quelque part tout là-haut et on se fout de ce qui se passe, comme on se fout de la coupe du monde de foot qui s’en vient. On sait tous que le pays organisateur est super clean et que tout y est hyper transparent. Mais on cautionne. On suit le mouvement et on va bouffer entre potes pour voir simplement du foot, sans se préoccuper d’autre chose que de foot. Ensuite ce sera le Qatar, pays où le foot est né (vous ne le saviez pas?) et qui a enfin été choisi très démocratiquement par la famille du football pour recevoir le grand tournoi, avec des stades qui se construisent en employant des travailleurs grassement payés. L’avenir du foot se trouve entre les mains des politiques et des arroseurs de pèze. Et si j’étais joueur de foot, je refuserais simplement toute sélection et prendrais des vacances. Et quand on voit les salaires versés dans le foot business, je ne comprends pas pour quelle raison les joueurs choisissent de continuer à se casser le cul chaque jour à l’entraînement alors qu’ils pourraient arrêter de bosser dès l’âge de 23 ans pour aller jouer en vétérans. Ah non c’est juste on doit attendre 30 ans… Donc ça nous fait 7 ans de plage et de foot talus avant de connaître enfin le vrai foot entre potes.
Les monnaies ne foutent strictement rien. L’or non plus. Les indices continuent de flotter en surface et rien ne semble indiquer qu’un tanker bourré de fioul risque de nous bousiller notre longboard de sitôt. Il y a encore des zozos qui nous prédisent (encore) le retour de l’inflation because of the petrol. Ben oui effectivement enfoncer des portes ouvertes fait toujours vendre à voir. Autrement on rêve toujours d’évasion, qu’il se passe quelque chose, enfin. La bourse, c’est comme le Gothard le week-end dernier. Avec ses 27 km de bouchons, ça avance tout lentement. Et pour passer dans le tunnel, c’est l’un après l’autre. Qu’on s’énerve ou pas n’y change rien. Et l’église de Wassen n’a toujours pas changé de place…
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