Big Ben : c’est pas à Londres ?

| Billet invité | Quelques lignes pour réagir à chaud aux dernières paroles de Dieu le Père. Dieu le Père n’est pas au Ciel. Ce n’est pas non plus le vénérable Big Ben qui veille sur la Tamise. Non, je veux parler du seul Dieu vivant qui régule la planète entière au son des commentaires qu’il émet: Ben Bernanke, président de la FED. Depuis deux jours, les marchés se remettaient à douter, avec des chiffres teintés de rouge et un déshonorant « moins » devant. Les marchés angoissaient même. Ils n’aiment pas quand ils savent que Mr. Ben va parler. Ils ont peur. Ils craignent que le ciel ne leur tombe sur la tête. Car sans leur guide spirituel, nul ne sait ce qu’il adviendra de demain.

Il n’y a pourtant pas si longtemps que ça, la presse se moquait éperdument d’un grand oracle: M. Greenspan, coupable à leurs yeux d’avoir enflammé le monde de la finance comme jamais. On a reproché à la communauté financière d’avoir écouté M. Greenspan comme un druide. On a accusé cette dernière aussi de l’avoir suivi aveuglément dans ses délires. A l’époque et je m’en souviens très bien, le monde retenait son souffle avant ses discours, toujours très suivis. Car LUI savait.

Qu’en est-il à présent? A-t-on appris quelque chose de cela? La réponse est non. La communauté financière vit au jour le jour et n’en peut plus d’attendre chaque mot de Bernanke. Lui seul sait. Lui seul peut décider d’une minute à l’autre comment les marchés évolueront. S’il dit qu’il pense un jour cesser son programme de rachat de 85 milliards de dollars par mois, les marchés s’effondreront. S’il dit qu’il poursuivra sa marche en avant, la bourse montera. C’est un peu con, mais c’est exactement cela et non, merci, pas besoin d’avoir fait de grandes études et d’avoir analysé tous les charts depuis le moyen-âge pour comprendre cela.

Je peux me tromper mais je ne comprends pas, ou plus, ce monde financier. Nous sommes devenus complètement fous, oubliant une vision à moyen terme, voire long terme. Nous réagissons comme des assoiffés à toute parole qui pourrait nous faire plonger définitivement dans l’abime. Mais rassurez-vous!! Ce n’est pas pour demain et je ne cesse de le marteler. Bernanke ne cessera plus JAMAIS ses rachats. La FED ne peut plus se le permettre. Et j’émets ouvertement le pari qu’un beau jour, le soutien à l’économie devra être augmenté, et non réduit. Bon il y en a qui pensent que je perds la raison. En attendant il n’y qu’à contempler la bourse. Car à bien y regarder, cela fait déjà quelques années que l’on vit au jour le jour, où on se dit que tout peut basculer d’une seconde à l’autre, où un mot émis de travers peut envoyer les marchés en enfer. Ayez confiance! Ceux qui sauront rester seront les grands gagnants. Ceux qui achètent de l’or maintenant anticipent ce qui se passera un jour. On nous annonce un objectif de l’once d’or à USD 900.00? C’est parfait. Cela veut dire qu’il faut faire exactement le contraire.

Bernanke vient d’achever son discours… La bourse? Par magie elle reprend des couleurs et les chiffres pointent à nouveau en direction d’un vert écarlate. Je n’ai pas écouté son discours. Je n’ai pas lu son communiqué. Mais en clair il aura dit cela: « N’ayez pas peur braves moutons. L’inflation n’existe pas. Le chômage n’a pas perdu comme par miracle 1,5% en quelques jours et la croissance est toujours molle. Donc j’appuie sur la pédale de planche à billets… ». C’est pas beau ça?


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