Astérix chez les Suisses

Tout est sens dessus dessous. On raisonne à rebours. Et quand on se décide à marcher sur la tête un certain temps, un jour ou l’autre, on finit immanquablement par retomber sur ses pieds. Et pas forcément quand ça nous arrange…

En clair la bourse nous dit ceci: si les données US sont bonnes, et que donc il y aurait tout loisir de s’en montrer fort satisfait, les bourses baissent. Si en revanche on nous présente des chiffres dégueulasses, les bourses montent au ciel. En fait, elles réagissent en sens inverse de l’économie. Cette dernière ne compte d’ailleurs plus. On s’en fout complètement. La croissance, le PIB, le taux d’endettement, le taux de chômage, l’inflation, le prix du burger, le prix du pétrole… rien à foutre. Dingue non? Car la seule chose qui compte vraiment, c’est la FED! Si l’économie va bien, elle risque d’arrêter d’imprimer. Si l’économie déprime, elle continue d’imprimer. C’est aussi simple que cela.

Donc on peut en tirer quelques petits enseignements tout simples. En un, adieu les repères et les lectures économiques. Ça ne sert à plus rien et donc mieux vaut se détendre en lisant le dernier Astérix. En deux, nous reconnaissons l’ampleur de la bulle boursière. Car si God Ben se met à dire à Armstrong de cesser de pédaler sur la machine à imprimer et d’arrêter de consommer de l’Ovomaltine en intraveineuse, tout le monde semble d’accord pour dire que les bourses baisseront. Donc les cours actuels ne reposent sur rien. Enfin si sur un cycliste dopé quoi…En trois, nous pouvons d’ores et déjà préparer la relève de la formation à apporter dans les écoles. Un métier d’avenir sera « concepteur de machines à printer ultra rapides ». Il remplacera avantageusement les métiers préhistoriques d’analyste, d’économiste, de banquier, de trader. Ils ne servent à plus rien, sacrifiés qu’ils sont sur l’autel de la culture de la dette à outrance par l’impression de monnaie.

Et pendant que l’on marche sur la tête et que l’on semble se passionner pour l’ascension perpétuelle des marchés, dans mon coin de pays, on se passionne pour un vote d’une importance capitale: l’éventuel rapprochement du Jura bernois au Jura. J’admire les médias suisses, tv, journaux, radios, qui réussissent à se passionner pour un tel sujet qui, à n’en pas douter, changera la destinée mondiale à l’issue du vote. La Planète entière nous regarde, soyons-en persuadés! L’aube sera différente, peu importe l’issue du vote. Nous nous réveillerons soudainement habités par l’envie d’offrir notre argent aux pauvres. Nous inviterons la Terre entière à venir célébrer chez nous ce vote historique. Vive la réconciliation des peuples, le partage de la richesse, la célébration du respect de la femme dans le monde.

Vous le constatez, ici en Suisse, nous réussissons à vibrer pour un sujet d’une telle importance qu’il illustre à lui seul l’étendue de nos problèmes. Et tout près de chez nous, Flamby doit pour une fois se tordre de rire sur sa chaise (c’est pas souvent qu’il rigole lui). Décidément, ces Suisses, ils pourraient faire l’objet de l’écriture du prochain Astérix…


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