Les Américains ont été fidèles à eux-mêmes. Ils se sont gavés de dinde et les ventes du black week-end ont fini par se tinter de rose. C’est bon signe. La seule évolution digne d’être relevée se situe au niveau du comportement. Il semble qu’il soit plus facile de rester chez soi pour faire ses achats on-line que de risquer de se faire bousculer chez Wal-Mart. En même temps je ne suis pas trop surpris. J’ai toujours été admiratif de la capacité qu’on les Américains de pouvoir conduire avec un litre de café dans les mains et le portable dans l’autre. C’est peut-être plus facile de rester à la maison finalement. Le cheeseburger et le coca ne risquent plus de souiller la voiture. Bref les ventes sont bonnes et le Dow crève les plafonds, jour après jour, ce qui contraste avec les indices européens. Le CAC se trouve au niveau de mai 2014, le DAX au niveau de janvier 2015. Donc en Europe, mieux vaut se rendormir, même si après avoir tenté d’importer la fête d’Halloween, on tente à présent de rééditer « l’exploit » de recopier les Américains en tentant de faire vivre la fête du Black Friday. So what’s next? On se met tous à élever des dindes sur notre balcon et à les cuire au micro ondes avec de la moutarde et du ketchup ou bien???
En Suisse, c’était quitte ou double pour une entreprise active dans les panneaux solaires. Il s’agit de Meyer Burger. Les détenteurs d’obligations à long terme se sont montrés conciliants et une augmentation du capital est prévue. Le titre cotait à CHF 36.00 et des poussières en 2011. Le CEO de longue date a été prié « d’orienter » sa carrière différemment. Vendredi le titre cotait à CHF 1.50. C’est CHF 2.45 ce matin. Inutile de vous dire ce que j’en pense. C’est un achat au vu de l’avenir radieux du solaire dans le monde et des capacités d’innovation suisses. Il n’y a plus qu’à se montrer patient et espérer que le nouveau CEO sache bien calculer et que les ingénieurs continuent de développer cette énergie appelée à se déployer aux quatre coins de la planète. Sourire coquin, cela me rappelle furieusement l’histoire de Vestas (fabriquant d’éoliennes). Le titre cotait EUR 3.00 en 2012 quand on doutait de l’avenir des turbines. On est à EUR 64.00. Celui qui a acheté 2’000 pièces en 2012 peut aujourd’hui se payer un Q7 dans la version sport, avec option sous-marin ou fusée. Pour le reste il n’y a rien à faire, si ce n’est digérer la dinde et la défaite du FC Sion. Les marchés ne bronchent pas et les monnaies non plus.
En Suisse, nous n’avons pas eu le courage de vouloir sortir du nucléaire. Sage décision si l’on en croit le monde économique et politique. Reste plus qu’à espérer que Fukushima ne se déporte jamais chez nous. A l’époque de l’accident, les coûts de nettoyage avaient été estimés certainement par de brillants mathématiciens. Ils s’élèvent aujourd’hui exactement au double de qui avait été estimé et ce n’est pas fini. Force est de constater que le monde n’est pas encore enclin à vouloir faire de la transition énergétique une priorité. Car de volonté politique il n’y a pas. Pour rendre l’Amérique « great again », Trump va relancer les mines de charbon et en Chine on s’apprête à construire de nouvelles centrales nucléaires. Et les majors continuent de forer tant et plus pour inonder le monde de pétrole.
Je constate qu’il n’y ait que les constructeurs de voitures qui semblent prendre le pari d’une source alternative au connu. VW prend un immense pari en lançant le tout électrique et en investissant massivement. La décision est courageuse et je prends cela comme un quitte ou double. Car encore une fois, les infrastructures ne permettent pas de rouler à l’électrique pour le moment. Je ne veux pas me montrer pessimiste dans mes pensées, mais je me suis amusé à poser une simple question à seulement 3 personnes assises au café samedi dernier: « Combien de temps es-tu prêt à attendre pour recharger ta voiture à une borne? » Réponse unanime et dans un grand éclat de rire des heureux élus. « Le temps de faire le plein comme avec l’essence ». Oups! Espérons que volonté politique il y ait et que VW sait ce qu’elle fait. Espérons aussi que tous les propriétaires immobiliers seront « encouragés » d’une manière ou d’une autre d’équiper tous leurs parkings de prises électriques. Ça va douiller debleu! Et comme l’être humain déteste attendre (une fidèle amie ne cesse d’ailleurs de me rabâcher que je suis un épouvantable impatient), à l’époque du tout et tout de suite, il y a de fortes chances pour que le monde vive une adaptation majeure au niveau comportement. C’est possible. Mais j’attends pour voir. Car je relève que sauf si l’être humain en est instamment « invité », sauf contrainte majeure, il privilégiera toujours ce qu’il connaît et mesure n’est-ce pas Donald?
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