Archives pour septembre, 2020

Lorsque le motif est foireux, le résultat le devient tout autant

Au pays des fous, ils sont tout un tas à se demander ce qu’il faudrait faire pour bien faire. Des immenses et intenses réflexions dignes d’ados en manque d’ingéniosité foisonnent dans les bureaux clos des banques. Que faire pour gagner du pognon ? Que faire pour se rendre attractif ? Que faire pour attirer l’attention ? Que faire pour tenter de véhiculer une image autre qu’une image de pochtron désarticulé ?

Les « grandes » banques, et certaines moins grandes également, n’ont depuis longtemps plus aucun contrôle sur leurs activités. Elles ne connaissent que peu leurs clients, n’ont qu’une vague idée de la provenance des fonds qu’elles gèrent et se foutent complètement de savoir si une Trust est en fait administrée par des truands. Elles n’ont plus qu’une vague idée de ce que le mot « risque » veut dire et véhiculent une image marketing catastrophique. Qui frissonne de plaisir en lisant: « Ensemble, réalisons votre rêve d’épargne pour la retraite ». D’une pipe c’est fou rien qu’en me relisant j’en ai les frissons tellement c’est beau. Lire la suite →

On manque d’air mais on en trouve toujours

Powell a parlé. En très bref, il n’a aucune idée où l’on va et se hasarde à des prédictions impressionnantes, comme de laisser les taux à zéro jusqu’en 2023 au moins. Il n’y a rien de plus à ajouter. Après le rebond exponentiel lancé en mars, les bourses semblent se chercher. Les titres qui sont montés au ciel, donc la tech, semblent vivre une période bourrée d’incertitudes typique lorsqu’on se cherche. Un jour ça baisse assez fort. Le suivant ça rebondit. Un jour on porte des Birkenstock, le lendemain des mocassins. Des boîtes dont on n’a jamais entendu parler font parallèlement leur entrée en bourse, comme Snowflake hier soir. Personne ne sait ce qu’ils font vraiment car actifs dans le Cloud mais ça suffit pour rendre la journée complètement débile. Le titre a été plébiscité en prenant 130%, ce qui ressemble à de la pure euphorie… même si je ne suis pas certain que le terme « euphorie » corresponde bien à cette irrationalité.

Autre sujet ballot qui tourne autour du match que se livre UBS et Credit Suisse. A force de voir le cours de leurs actions respectives se maintenir courageusement autour de CHF 10.- depuis 347 ans, que la confiance de leurs clients est à peu près aussi élevée que d’écouter un alcoolique qui ne s’est jamais soigné vous promettre que dès demain il arrête de boire, ces braves banquiers nous ressortent la seule cartouche qu’ils possèdent encore: fusionner. Je me marre en lisant ça et si ça se trouve, j’aurais presqu’envie de postuler pour décrocher le rôle de celui qui écrira le futur manuel du code vestimentaire commun. Un rêve éveillé ! On peut tout simplement se demander si s’habiller business aura encore du sens demain. Rencontrer un banquier devient presque aussi rare que de croiser un poisson dans le Doubs. Pour la plupart des banques, le but premier reste de privilégier le contact via une machine ou rencontrer son client figé derrière son écran… Comme ça doit faire rêver la jeunesse tout cela je n’ose pas imaginer. Reste que marier ces deux banques, avec des cultures si différentes, semble à peu près impossible. Mais sait-on jamais. On pourrait s’imaginer que l’OM fusionne un jour avec le PSG. Lire la suite →

Rien ne sert de vouloir tenter l’essorage à tout prix

La tech, la tech et encore la tech ! Tout n’est question que de cela depuis des semaines et ça devient presque énervant, sauf pour ceux qui sont encore investis. On s’émerveille de la hausse des cours qui semble perpétuelle, jour après jour, comme on s’angoisse de la flash-plongée-à-marche-forcée des titres de la tech lorsqu’ils s’enrhument subitement. Jeudi et vendredi derniers ont été terribles. Sans aucune justification, hors le fait qu’une hausse verticale des cours n’est aucunement tenable dans le temps, des titres comme Apple ou Tesla se sont repris un vent contraire tel l’apparition soudaine d’une tornade. Et ça fait paf !

Ce qu’il y a d’intéressant depuis plusieurs semaines, c’est de constater que RIEN n’a changé fondamentalement. Les banques centrales continuent d’appuyer sur le champignon de la planche à billets. Les taux restent à zéro et l’endettement généralisé continue sa folle chevauchée. Hormis le Covid, qui a bon dos et qui est utilisé à toutes les sauces, je ne vois toujours pas ce qui pourrait faire dérailler ce marché. Les actions sont et restent, avec l’or (si si), le seul moyen de profiter de cette fuite en avant. Les obligations ne rapportent rien. Les rentes des assurés continuent de fondre comme les glaciers suisses et nous n’allons que dans un sens, comme le dollar d’ailleurs, flèche pointée contre le bas. Lire la suite →