Archives pour mai, 2020

Alors on nage… mais pas dans les piscines

Je crains fort que nous n’ayons encore rien vu. Alors que les dirigeants du foot ne savent plus comment faire pour payer leurs joueurs, que les joueurs ne savent pas comment ils pourront célébrer leurs buts, s’il y aura encore des ramasseurs de balle, il reste Wall Street qui sait exactement ce qu’il faut faire pour gagner du pognon. Depuis au moins trois ans je disais qu’on était suspendu au rocher, incapables de monter ou descendre. Juste crochés comme des abrutis à la paroi à regarder passer les infos qui défilaient. Les marchés ne savaient plus quoi faire. Les investisseurs non plus. Au vu des maigres performances boursières, le plus sage était simplement de conserver les acquis et d’encaisser les dividendes. Il y a trois ans ? Rien, aucune perspective. On allait nulle part.

Aujourd’hui c’est différent, et pas seulement parce que les enfants ont repris le chemin de l’école. Aujourd’hui on semble savoir. Les marchés ont corrigé et se sont bien repris. Et depuis les plus bas les marchés remontent gentiment. C’est simple: pire ça ne pouvait pas être. Alors que les Etats-Unis et l’Europe en partie souffrent encore, que des foyers à chauve-souris galeuses refleurissent où on ne les attendait plus, les marchés anticipent simplement la reprise graduelle des activités. Et ils ont raison ! Ici en Europe on ne voit (encore) rien mais c’est déjà là. L’Himalaya n’est déjà plus visible – comme Greta doit être contente – , les villes chinoises suffoquent à nouveau et les bouchons tout autour de Zürich se sont reformés dès l’aube ce matin. Les ventes de voitures en Chine se sont effondrées en février et ont été catastrophiques en mars. Mais avril fut bon. Pas excellent, mais bon. En clair, tout repart et les effets commenceront à se faire sentir en Europe cet été déjà. Lire la suite →

Planche à billets+dette+très peur = pas d’équilibre sur le skateboard

Le virus devient has been car il ne fait plus vraiment peur. Tant que les morts sont ailleurs on s’en fiche à présent. On s’apprête à reprendre une vie plus ou moins normale, sauf au bistrot. Ce sera sympa de manger dans une salle à manger qui nous paraîtra aussi grande qu’une salle de bal tellement il n’y aura que quelques tables. Une vie normale ? Sauf au foot et le sport en général. Moi qui était toujours en retard dans mes tacles tellement j’étais leste, là ça serait mission impossible si comme règle de base je devais systématiquement laisser 2 mètres d’avance à mon attaquant. L’autre sujet qui fait rigoler ? Le pétrole. Il fait le yoyo, comme un fou dans un asile psychiatrique qui passe du rire à l’hystérie en 4 secondes s’il n’a pas reçu son tranquillisant. Le pétrole monte. J’imagine qu’il y a foule derrière les stations essence et que les avions encombrent à nouveau le ciel sinon je n’y comprendrais plus rien. D’ailleurs il n’y a rien à comprendre. Roubini s’est à nouveau exprimé et nous devrions vivre dans un monde complètement down ces 78 prochaines années. Roubini a été juste pour la prédiction des subprime. C’est la seule fois dans sa vie où il a été capable de prédire quelque chose de juste. Depuis 2008 il est toujours faux et pourvu que ça dure. Sinon ce sera pâtes et conserves pour tout le monde durant très longtemps.

Quant aux marchés financiers ils se cherchent un nouveau support, avec une volatilité toujours assez élevée et des soubresauts importants d’un jour à l’autre. Comme si les marchés étaient tantôt euphoriques, tantôt déprimés. Tiens, peut-être une bonne idée que d’offrir un soutien psychologique aux traders ces temps. Ils peinent à soutenir une vision à quelques heures. Maintenant que tout semble se calmer un peu, qu’on tente de reprendre nos esprits en évitant de scruter la performance de nos portefeuilles (ne regardez pas sinon c’est encore l’asile qui vous guette), c’est la dette qui resurgit. La dette ? C’est le fameux fléau qui a déjà fait tant couler d’encre et de sang dans toute l’Europe entre les deux guerres. Un fléau dont on aime pas tellement se rappeler mais qu’il ne faut pas oublier. Mr Johnson a franchi très discrètement un pas qui est à peu près passé inaperçu. Un fait de taille. L’Angleterre n’émet plus aucun emprunt. C’est la BOE qui fournit directement les liquidités à l’Etat pour honorer ses engagements. Pour faire simple, il y a eu fusion entre l’Etat et la banque centrale. La BOE imprime simplement le pèse dont l’Etat a besoin. Au niveau comptable j’ignore comment cela se passe – défaut professionnel pardon – mais c’est un peu comme au Monopoly quand un joueur triche. S’il n’a plus d’argent, alors que les autres joueurs sont en train de s’empiffrer de biscuits à la cuisine après 5 heures de jeu, il puise simplement quelques billets de 10’000 à la banque. Aussi simple que cela. Et il continue de faire ses emplettes. Le hic ? Le tricheur sera forcément très enclin à racheter à l’autre un terrain qu’il ne possède pas… et forcément beaucoup plus cher. Ça s’appelle l’inflation. Trop de pèse couplé à des biens qui deviennent rares. Lire la suite →